Football: Le FC Sion retombe de haut à Lucerne

Contre Grasshopper à Zurich (0-1) et à Lausanne (1-2) en fin de saison dernière d’abord, à Lugano (2-3) et au Letzigrund contre le champion sortant (0-3) depuis la reprise, le FC Sion pouvait se targuer de rester sur quatre succès consécutifs à l’extérieur en prenant la route de la Suisse centrale - une agréable première depuis son retour en Super League en 2006.

En y incluant la qualification obtenue en Coupe contre Chênois voici une semaine, sa série victorieuse se montait même à cinq succès fêtés loin de Tourbillon...Mais on en restera là.

Le sixième déplacement a été celui de trop pour un Sion dépassé d’entrée. Victime de ses largesses défensives que Lucerne n’a pas manqué d’exploiter, le club valaisan, qui a pourtant évolué à 11 contre 8 durant un moment, n’a pas confirmé les excellentes prestations qui avaient été les siennes jusqu’à présent. Son coup d’arrêt inattendu pose bien des questions sur sa capacité à enchaîner les performances abouties.  

Au pied du Pilate, le visiteur devait connaître un départ calamiteux, loin de correspondre aux standards auxquels on était habitué ces derniers temps. 270 secondes n’avaient pas été jouées qu’une passe laser lucernoise dans le dos de la défense après un corner mal dégagé trouvait Burch dont la remise instantanée était exploitée par un Sorgic laissé bien seul.

L’instant d’avant, seul un premier réflexe (il en aura d’autres) de Lindner sur une frappe d’Abubakar retardait ce que l’on sentait déjà venir. Et cela continuait ainsi, avec une kyrielle d’occasions.

Tout était beaucoup trop facile pour un Lucerne virevoltant et des Valaisans transpercés. Peut-être Tramezzani a-t-il pris un risque en voulant aligner son onze classique, ce qui supposait la présence de Saintini. Une semaine après être sorti sur une civière en Coupe de Suisse à Chêne et que l’on ait craint une grave blessure au genou, le défenseur guadeloupéen, déjà requinqué, est apparu à la peine, à l’instar de toute la défense.

La galère du FC Sion se poursuivait quand une tête de Sorgic heurtait la barre avant de retomber derrière la ligne, annulant le hors-jeu d’Abubakar qui avait à son tour catapulté le ballon dans les filets.

Une altercation au bord de la touche entre Martin Frydek et Paolo Tramezzani, entraînant un début de bagarre générale entre les deux bancs, allait s’avérer lourde de conséquence pour le défenseur lucernois. Puisque quatre minutes plus tard, une faute de celui-ci, en retard sur Lavanchy, lui valait une deuxième biscotte synonyme d’expulsion (42e).

S’en tirant plutôt bien avec ce score de 2-0 à la mi-temps, Sion avait bouclé son pensum avec quelques rares tentatives, toutes annhilées par Müller.

Avec un homme en plus (puis deux, puis trois), les Valaisans allaient-ils trouver les ressources pour inverser le destin du match? Dès la reprise, Lindner - sauvant devant Schürpf - et la transversale - trouvée par Sorgic dans l’enchaînement - devaient leur permettre d’y croire. Un peu mais pas suffisamment au point de renverser le sablier. On fut plus près du 3-0 - merci Lindner, multipliant les sauvetages - que du 2-1.

Terminant la partie en triple supériorité numérique suite à la stupide expulsion de Dräger suivie de celle de Schürpf dans les arrêts de jeu, Sion avait certes fini par dominer son adversaire, se créant même plusieurs chances de revenir mais sans jamais marquer ce but de l’espoir susceptible de tout faire changer. Le voilà qui a peut-être perdu plus qu’un match, égarant au passage une partie de ses fragiles certitudes. Il lui faudra présenter autre chose dans une semaine contre Bâle à Tourbillon (18h).