Hockey sur glace - Vauclair: «Pelletier est la première personne avec qui je vais discuter»

Le HC Ajoie, néo-promu en National League, a communiqué lundi matin les licenciements de Gary Sheehan (57 ans) et de Vincent Léchenne (55 ans). L’entraîneur canadien et son assistant suisse n’ont donc pas survécu aux 18 revers consécutifs – un triste record – concédés en championnat. Le discours des deux techniciens ne passait visiblement plus à Porrentruy, en témoigne l’apathie affichée par les Jurassiens lors de leur dernière sortie en date (défaite 0-11 à Zoug le 28 janvier dernier).

Intronisé directeur sportif du club ajoulot le 19 janvier, Julien Vauclair a décidé d’activer le couperet moins de 20 jours après sa prise de fonctions. L’ancien défenseur international a expliqué ce choix.

Julien Vauclair, qu’est-ce qui a motivé votre décision de vous séparer de Gary Sheehan et de Vincent Léchenne?

Cette décision, qui a été actée tard dimanche soir, n’a pas été prise à la légère. Ce n’est pas une analyse faite uniquement sur les derniers matches, mais davantage sur la deuxième partie de la saison marquée par ces 18 défaites d’affilée. On a profité de la première semaine de pause olympique pour discuter et analyser la situation avec la direction sportive. On a constaté que le message ne passait plus entre Gary, Vincent et l’équipe. On a donc compris qu’on serait obligé de procéder à un changement à un moment ou à un autre. Au vu des résultats et de la situation difficile, ça n’aurait d’ailleurs pas été correct pour Gary et Vincent de continuer dans cette direction. Il fallait donner un nouveau souffle à l’équipe en effectuant ce changement.

Vous évoquez un discours inaudible. Le dernier revers à Zoug (0-11) a-t-il été l’élément de trop?

Ce n’est pas juste cette défaite à Zoug. Il y en avait eu 17 autres avant. C’est un ensemble. Ce qui nous a vraiment poussé à prendre cette décision, c’est le manque de répondant de l’équipe au cours de ce dernier match. On a eu l’impression que le message ne passait plus. En voyant que la situation se dégradait, on a estimé que ce n’était pas une bonne chose de continuer et de s’acharner. Si le licenciement est intervenu trop tardivement? Il n’y a jamais de bons moments ni de bonnes façons de le faire. Personnellement, je suis arrivé il y a moins d’un mois. Je ne m’attendais pas à devoir prendre une telle décision dès ma prise de fonctions, mais c’est aussi pour ça que je suis là. J’aurais également pu ne pas prendre mes responsabilités et continuer à forcer avec Gary. Je ne pense toutefois pas que ça aurait été correct envers lui.

Comment expliquez-vous la fracture entre les joueurs et le coaching staff?

On ne pourra jamais ôter à Gary et à Vincent tout ce qu’ils ont fait au cours des dernières années. Ils ont réalisé des choses exceptionnelles en remportant la Coupe de Suisse et deux titres en Swiss League. Un coach qui fait 7 à 8 ans dans un club, il n’y en a pas beaucoup. Au bout d’un certain moment, il y a une certaine routine qui s’installe, les joueurs ne sont plus autant challengés qu’au début. Ils ne répondent plus aux attentes, ni aux demandes de l’entraîneur. Dans un sport d’équipe, on ne peut pas changer 20 joueurs. La seule solution est donc de prendre ce genre de décision. On n’a jamais envie de le faire, mais on n’a pas vraiment le choix à un certain stade. On sait que notre saison est terminée, qu’on n’a plus rien à gagner. On veut néanmoins regarder vers le futur. On attend désormais une réaction de l’équipe. La balle est dans le camp des joueurs. C’est à eux de prouver qu’ils veulent encore se battre pour le club.

Certains joueurs sont-ils en danger?

Certains éléments ont des contrats encore valables la saison prochaine, d’autres doivent me prouver qu’ils méritent leur place dans cette équipe. Une chose est sûre: tous doivent proposer quelque chose de mieux que ce qu’ils nous ont présenté au cours de ces derniers matches. Car l’identité que le HC Ajoie s’est construite au cours des 10 dernières années est importante. Il s’agit d’une équipe qui se bat, qui ne lâche jamais. Ces valeurs nous ont malheureusement manqué lors des dernières rencontres. Ma philosophie n’est toutefois pas de procéder à de multiples transferts, même si tout le monde sera remis en question.

Dans l’immédiat, vous allez assurer l’intérim, tout en cherchant un nouvel entraîneur. Ce dernier sera-t-il engagé avec une vision à long terme?

Tout est ouvert. Si je trouve un candidat avec un profil qui me plaît, avec qui j’envisage de travailler l’année prochaine, alors ça pourrait déboucher sur un contrat d’une année et demi. On aimerait, en effet, donner la chance au prochain entraîneur de planifier sa future saison dès à présent, d’avoir la possibilité de préparer le futur exercice durant tout l’été et de le commencer sur de bonnes bases. Il existe également la possibilité d’engager un candidat pour terminer la saison. Ce dernier aurait alors un immense challenge devant lui, mais également une superbe opportunité de nous prouver que ça peut être la bonne personne pour diriger cette équipe l’année prochaine.

Le nom de Serge Pelletier circule avec insistance du côté de Porrentruy. Confirmez-vous des contacts avec l’entraîneur canadien?

Serge est bien entendu un candidat potentiel. C’est probablement la première personne avec qui je vais discuter, même s’il y en aura d’autres. J’espère trouver quelqu’un le plus vite possible car il y a beaucoup de travail au sein de la direction sportive. Je ne me vois pas porter les deux casquettes très longtemps. Je n’ai aucune garantie, mais l’objectif est de trouver un entraîneur le plus vite possible. Le futur coach du HC Ajoie viendra avec un staff complet.