Professeure tuée en France: L’élève mis en examen et placé en détention provisoire

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Professeure tuée en FranceL’élève mis en examen et placé en détention provisoire

L’élève qui a poignardé sa professeure d’espagnol, mercredi, à Saint-Jean-de-Luz, au Pays basque français, a été mis en examen pour assassinat le jour où les cours ont repris au lycée.

Vendredi matin, à 8h, les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin ont à nouveau afflué vers l’établissement, à l’heure de l’ouverture du portail, sous les yeux de policiers. Et de nombreux passants ont déposé des fleurs en hommage à Agnès Lassalle.

Vendredi matin, à 8h, les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin ont à nouveau afflué vers l’établissement, à l’heure de l’ouverture du portail, sous les yeux de policiers. Et de nombreux passants ont déposé des fleurs en hommage à Agnès Lassalle.

AFP

L’élève qui a poignardé sa professeure d’espagnol, mercredi, à Saint-Jean-de-Luz, dans le Pays basque français, a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire, a annoncé, vendredi, son avocat. Il va être incarcéré «dans un lieu dont la destination doit être tenue confidentielle», a-t-il ajouté, après la présentation aux magistrats de l’adolescent de 16 ans. «C’est un établissement qui prendra en compte et sa jeunesse, et les soins dont il a besoin.»

«Nous parlons d’un jeune inconnu des radars judiciaires et éducatifs, qui est soudainement passé à l’acte, au prix de motivations personnelles qui ont besoin d’être sondées, appréciées, testées par des psychiatres», afin de déterminer si son discernement était «entier», ou «au contraire aboli, éventuellement altéré».

«Reprendre une vie normale» 

Vendredi matin, le collège-lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz «essayait de reprendre une vie normale», deux jours après la mort de la professeure d’espagnol tuée par un élève de 16 ans, qui n’était jusque-là pas connu de la justice et avait de bons résultats scolaires, sauf en espagnol. À 8h ce vendredi, les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin ont à nouveau afflué vers l’établissement, à l’heure de l’ouverture du portail, sous les yeux de trois policiers postés à l’entrée. De rares élèves avaient encore une fleur à la main.

«Une cellule est chargée d’accompagner les élèves qui ont besoin d’être rassurés, afin de les réancrer dans la réalité.»

Elorri Amestoy, médecin aux urgences psychiatriques de l’hôpital de Bayonne

«Tous les élèves reviennent aujourd’hui, dans une ambiance toujours très recueillie et un soutien toujours en place», a fait savoir Vincent Destais, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Bayonne. «On essaie de reprendre une vie normale et des enseignements dans la mesure du possible avec les élèves.» Une cellule d’urgence médico-psychologique a été chargée d’«accompagner» les élèves qui ont besoin d’être «rassurés», afin de les «réancrer dans la réalité», précise Elorri Amestoy, médecin aux urgences psychiatriques de l’hôpital de Bayonne.

Une prof «très gentille», «à l’écoute»

Selon le procureur de Bayonne, le garçon «a mis en avant une petite voix qui lui parle, qui l’incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat». Il a estimé qu’en l’état actuel des investigations, le mineur «apparaissait accessible à une responsabilité pénale». Car si un premier examen psychiatrique a révélé «une forme d’anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement» et «des éléments de dépression», «aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie ou retard mental, ni décompensation psychiatrique aiguë» n’ont été décelées à cette heure.

Pour l’avocat du jeune homme, cette expertise «fait totalement l’impasse sur la tentative de suicide» de l’adolescent en octobre 2022, évoquée par le procureur, «et les prescriptions médicales dont il était l’objet». «Ce n’est pas une expertise digne de ce nom, c’est un avis», a ajouté l’homme de loi, pour qui «les vérités d’aujourd’hui risquent fort de ne pas être celles de demain».

«Elle adorait ses élèves et était adorée d’eux, il y avait vraiment une relation.»

Stéphane, compagnon d’Agnès Lassalle

Le lycéen de seconde était en cours d’espagnol, mercredi, quand il a poignardé sa professeure Agnès Lassalle, 52 ans, avec un couteau de cuisine, caché dans un rouleau de papier ménage. «Suivi par un psychiatre», il avait fait, en octobre, «une tentative de suicide médicamenteuse et faisait depuis l’objet d’une prescription d’antidépresseurs», a précisé le procureur. Il a évoqué des «faits de harcèlement» subis dans son précédent établissement, un collège public de la ville, «une dispute», la veille, avec un camarade et a également admis «une forme d’animosité à l’égard de sa professeure d’espagnol».

Une minute de silence a été observée, jeudi après-midi, dans les collèges et lycées qui ne sont pas en vacances. Agnès Lassalle «adorait ses élèves, aimait son boulot», a témoigné Stéphane, son compagnon. «Et elle était adorée d’eux, il y avait vraiment une relation.» Au point que cet engagement empiétait sur sa vie personnelle. «Ça me désespérait, mais je le respectais.» Rudy, élève de troisième, a lui aussi décrit Agnès Lassalle comme une «prof très gentille», «à l’écoute».

(AFP)

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