AsieXi Jinping met en garde contre le climat de «guerre froide» en Asie-Pacifique
Le président chinois s’est inquiété, jeudi, du regain de tensions que connaît actuellement la zone Asie-Pacifique, illustré notamment par la situation de Taïwan.
Le président chinois Xi Jinping a alerté jeudi sur un retour de tensions dignes de la guerre froide dans la région Asie-Pacifique alors que les divisions, notamment autour de Taïwan, ne cessent d’augmenter. À l’approche d’un sommet virtuel anticipé avec le président des États-Unis Joe Biden la semaine prochaine, Xi Jinping a déclaré que tous les pays de la région devaient travailler ensemble sur des défis communs, de la pandémie de Covid-19 au commerce, en passant par l’action climatique.
«Les tentatives de tracer des démarcations idéologiques ou de former de petits groupes reposant sur la géopolitique sont vouées à l’échec», a-t-il déclaré au cours d’une conférence virtuelle en marge du sommet du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec). «La région Asie-Pacifique ne peut ni ne doit retomber dans les confrontations et les divisions de la guerre froide».
Ces déclarations sont arrivées quelques heures après l’annonce surprise des États-Unis et de la Chine, au sommet de Glasgow, de redoubler conjointement d’efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Le leader chinois n’a pas expressément évoqué cet accord, mais a assuré que «nous pouvions tous nous engager sur la voie d’un développement durable à faible émission de carbone». «Ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un avenir plus vert», a-t-il déclaré. Les dirigeants américain et chinois devraient «bientôt» s’entretenir virtuellement, selon le secrétaire d’État des États-Unis Antony Blinken.
Un «moment historique»
Bien que l’administration Biden ait identifié l’environnement comme un possible terrain d’entente entre la Chine et les États-Unis, les tensions montent dans la région Asie-Pacifique. Pékin a intensifié ses activités militaires près de Taïwan, île autonome revendiquée par la Chine. Début octobre, un nombre record d’avions a pénétré dans la zone d’identification de la défense aérienne de l’île (Adiz).
En réaction, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé mercredi que les États-Unis veilleraient à ce que Taïwan puisse se défendre afin d’éviter que quiconque «tente de perturber le statu quo par la force». La Chine revendique également la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, riche en ressources, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d’échanges maritimes, rejetant les revendications concurrentes de Brunei, de la Malaisie, des Philippines, de Taïwan et du Vietnam.
L’affaire des sous-marins a provoqué la colère de Pékin
Dans ce contexte, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie ont scellé en septembre une alliance de défense permettant à l’Australie d’acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire utilisant la technologie américaine. Même si la livraison n’est pas prévue avant plusieurs années et que la Chine n’est pas explicitement citée, l’annonce a provoqué la colère de Pékin et, séparément, déclenché un important incident diplomatique avec la France à qui le contrat sur les sous-marins était initialement promis. Mais la deuxième économie mondiale a fait un pas vers son rival dans la soirée de mardi.
«Les relations entre la Chine et les États-Unis se trouvent actuellement à un moment historique critique. Les deux pays ont tout à gagner dans la coopération et tout à perdre dans la confrontation», a souligné le président chinois, selon un communiqué de l’ambassade. Dans son discours aux dirigeants d’entreprise d’Asie-Pacifique, le président chinois a en outre appelé à déployer des efforts conjoints pour se rapprocher de l’immunité collective, en rendant les vaccins plus accessibles aux pays défavorisés.
«Nous devrions traduire le consensus que les vaccins sont un bien public mondial en actions concrètes pour assurer leur distribution honnête et équitable», a-t-il exprimé. Xi Jinping a déclaré que les pays devaient intensifier leur coopération en matière de recherche, de production, de tests et de reconnaissance mutuelle des vaccins, «afin de sortir de l’ombre de la pandémie et de parvenir rapidement à une reprise économique régulière».