Rapport Sauvé – Castex reçu par le pape, en pleine tempête pour l’Eglise de France

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Rapport SauvéCastex reçu par le pape, en pleine tempête pour l’Église de France

En visite en Italie, le Premier ministre français a été reçu au Vatican par le pape. Ce lundi après-midi, il discutera d’immigration avec son homologue italien.

Jean Castex à son arrivée au Vatican.

Jean Castex à son arrivée au Vatican.

AFP

Avant de rencontrer son homologue italien Mario Draghi, le Premier ministre français Jean Castex a été reçu lundi matin à Rome par le pape François dans un contexte houleux pour l’Église de France, confrontée aux révélations fracassantes sur la pédocriminalité et à une polémique autour du «secret de la confession».

M. Castex, accompagné de son épouse, est arrivé peu avant 10 h 00 au Vatican, où il a été reçu en audience privée par le souverain pontife. Rien n’a filtré dans l’immédiat de leur entrevue, qui a duré environ 30 minutes.

Le premier ministre a offert au pape argentin un maillot signé de Lionel Messi, son compatriote qui évolue désormais au PSG, ainsi qu’une première édition illustrée par Tony Johannot de «Notre-Dame de Paris», le roman de Victor Hugo, datant de 1836.

Le pape lui a offert une mosaïque représentant des vignerons avec l’inscription «Que le fruit des vignes et du travail de l’homme devienne pour nous le breuvage du salut». M. Castex a ensuite visité la chapelle Sixtine et la basilique Saint-Pierre en compagnie du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian.

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La visite de M. Castex, prévue de longue date afin de célébrer le centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège, est bousculée par l’actualité après la publication le 5 octobre des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase).

Si le premier ministre devait selon son entourage évoquer plusieurs sujets sur lesquels France et Vatican convergent (accès aux vaccins pour tous, changement climatique, Liban…), impossible d’occulter l’ampleur des chiffres du rapport: 216’000 mineurs agressés par un prêtre ou un religieux en France depuis les années 1950, 330’000 en comptant les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’Église.

D’autant que depuis son élection en 2013, le pape a fait de la lutte contre les agressions sexuelles – «instrument de Satan» – l’une des priorités de son pontificat. François a d’ailleurs déjà exprimé sa «honte» et sa «douleur» et M. Castex suivra «de très près les décisions que vont prendre les évêques dans les prochaines semaines», selon ses conseillers.

Secret de la confession

Le débat s’est aussi noué autour du secret de la confession, que le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Emmanuel de Moulins-Beaufort avait jugé «supérieur aux lois de la République», avant de rétropédaler en évoquant une «formulation maladroite».

Sur ce point, M. Castex devrait circonscrire le débat aux frontières nationales en rappelant que «l’interlocuteur du gouvernement, c’est l’Église de France».

Une façon de ne pas brusquer le Vatican, qui lui-même marche sur des œufs: d’un côté, un formulaire de signalement de délit a été mis à disposition de tout ecclésiastique en juillet 2020; de l’autre, le Saint-Siège a confirmé la primauté du secret de la confession, le confesseur étant simplement encouragé à «tenter de convaincre le pénitent» d’alerter des personnes en mesure, elles, de saisir la justice.

Immigration avec Draghi

Dans l’après-midi, M. Castex sera reçu par le chef du gouvernement et ancien patron de la Banque centrale européenne Mario Draghi. L’occasion d’incarner davantage le réchauffement des relations entre France et Italie, marquées par des épisodes de tension, notamment sur la question migratoire quand le leader d’extrême droite Matteo Salvini était ministre de l’Intérieur.

Le sujet s’invitera évidemment de nouveau à la table des discussions, alors que la France exercera à partir du 1er janvier la présidence tournante de l’Union européenne. Dans ce cadre, Paris compte faire du renforcement des frontières de l’Europe une de ses priorités, en mettant notamment en place des camps d’enregistrements sécurisés aux principales portes d’entrée sur le continent, dont l’Italie.

L’enjeu est d’amener Rome à mettre en place ce filtrage, qui conditionnera une «politique de solidarité», c’est-à-dire l’attribution de fonds, objet de négociations serrées à Bruxelles depuis un an. Enfin, MM. Castex et Draghi devraient affirmer leur volonté de voir aboutir rapidement le projet de traité du Quirinal, initié en 2017 pour donner «un cadre plus stable et ambitieux» à la coopération franco-italienne, sur le modèle du traité de l’Élysée entre France et Allemagne.

(AFP)

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