Amérique centrale – Au Honduras, la crise politique se déplace sur le terrain juridique

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Amérique centraleAu Honduras, la crise politique se déplace sur le terrain juridique

Les deux parlements, dont l’un est reconnu par la nouvelle présidente Castro, demandent à la Cour suprême du Honduras de trancher sur leur légitimité.

Xiomara Castro, à Tegucigalpa, le 27 janvier 2022.

Xiomara Castro, à Tegucigalpa, le 27 janvier 2022.

AFP

La crise politique au Honduras provoquée par la constitution de deux parlements rivaux, dont l’un est reconnu par la nouvelle présidente Xiomara Castro, s’est déplacée vendredi sur le terrain judiciaire avec des recours des deux assemblées auprès de la Cour suprême pour trancher le litige.

Luis Redondo, soutenu par Xiomara Castro (gauche), et Jorge Calix, leader d’un groupe dissident du parti de la nouvelle cheffe d’État, se sont fait élire chacun président de deux assemblées concurrentes, déclenchant une grave crise politique à quelques jours de l’investiture de Xiomara Castro.

Luis Redondo appartient au Parti Sauveur du Honduras (PSH) dont l’alliance avec le parti Libre de Xiomara Castro a été déterminante pour la victoire électorale de celle-ci. Jorge Calix, du parti Libre, a rejeté l’accord préélectoral qui prévoyait l’élection de Luis Redondo à la tête de l’assemblée législative, et a été élu à la présidence de «son» parlement par une vingtaine de dissidents de Libre et une cinquantaine de députés de droite.

«Je crois dans le dialogue»

Luis Redondo légifère depuis le siège du Parlement avec le soutien d’une quarantaine de députés titulaires et d’un nombre égal de suppléants. Jorge Calix, de son côté, tient des sessions virtuelles par internet, mais bénéficie du soutien de plus de 70 députés titulaires, sur les 128 que compte l’assemblée.

Jeudi, des avocats ont déposé des recours auprès de la Cour suprême pour demander aux hauts magistrats de reconnaître la légitimité de l’une ou l’autre des assemblées. À la veille de son investiture, Xiomara Castro avait rencontré Jorge Calix et lui avait offert un haut poste dans son gouvernement pour tenter de mettre fin à la controverse. Mais le dissident n’a pas donné de réponse.

«Moi, je crois dans le dialogue pour trouver une issue politique à ce conflit. Cependant, je respecte le droit de nos adversaires de recourir à la Cour suprême (…). Je continue de répéter que le dialogue est la meilleure voie. Dialoguons», a déclaré vendredi Jorge Calix sur Twitter. La Cour suprême a un délai d’au maximum une semaine pour rendre son arrêt, selon Me José Rodriguez, l’avocat du dissident.

Quatre des magistrats de la Cour ont été nommés par le Parlement antérieur, où le Parti National (PN, droite) du président sortant Juan Orlando Hernandez était majoritaire. Ce sont les mêmes magistrats qui avaient conclu en 2017 que Juan Orlando Hernandez pouvait se présenter pour second mandat, alors que la Constitution ne le permet pas.

(AFP)

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