BasketballFranchement Romain Gaspoz, avez-vous un petit côté maso?
Elfic Fribourg enchaîne les victoires et les trophées pour le plus grand bonheur de son coach. Il répond à une interview un peu provoc avant le 2e acte de la finale contre Nyon ce mardi soir à Saint-Léonard.
- par
- Christian Maillard
Elles ne comptent plus les victoires qui s’enchaînent au même titre que les trophées. Les joueuses d’Elfic Fribourg n’ont plus perdu un match depuis le 18 mai dernier, lors de la dernière finale des play-off, au collège du Rocher de Nyon. Depuis, plus rien n’arrête les multiples championnes de Suisse, même sans leur capitaine Marielle Giroud, blessée depuis quelques semaines, elles gagnent encore et encore, avec souvent des grands écarts.
Alors qu’elles ont remporté facilement le premier acte de leur quatrième finale de la saison samedi à Saint-Léonard (79-65), les Fribourgeoises, qui visent un troisième quadruplé d’affilée (Supercoupe, SBL Cup, coupe de Suisse et championnat) ne sont pas encore rassasiées. Elles en veulent toujours plus, à l’image de leur coach Romain Gaspoz, qu’on a volontairement provoqué à la veille du deuxième acte, ce mardi soir à 19 h 30 à la Salle de Saint-Léonard.
Franchement, Romain Gaspoz, avez-vous un petit côté maso?
Je pense que quand tu deviens entraîneur de sport quel qu’il soit, il y a un petit côté maso car ce n’est pas toujours agréable, effectivement.
Mais vous prenez vraiment du plaisir à voir votre équipe «laminer» systématiquement vos adversaires?
Je prends d’abord du plaisir à travailler au quotidien avec les filles pour leur permettre de grandir et d’évoluer, individuellement et collectivement. Après, c’est la résultante du travail qu’on effectue tous les jours et donc du plaisir à partager du temps avec elle et à travailler à leur côté.
N’y a-t-il pas un côté usant, frustrant, voire un peu chiant de gagner tout le temps avec autant de facilité?
Ah, c’est de toute manière mieux de gagner ainsi tout le temps que le contraire. J’ai connu aussi des finales où on perdait tout le temps. Là je connais celles qu’on gagne souvent et oui, je préfère carrément la deuxième version.
Pour vos joueuses, c’est la même chose: comment font-elles pour rester motivées quand c’est entre guillemets trop faciles?
Parce que je pense qu’elles ont toutes un projet basket qui dépasse le cadre de gagner ou de perdre des matches. Elles ont envie d’être de meilleures joueuses individuellement et collectivement et sont concentrées sur le processus qui mènent à ces victoires et pas forcément uniquement sur ces victoires.
Est-ce que vous allez laisser filer un des deux prochains matches, ce mardi ou samedi, pour pouvoir fêter le titre devant votre public?
Ah, je ne crois pas qu’il faut avoir cet ego-là, il serait mal placé car en face Nyon est une belle équipe. Notre adversaire l’a prouvé lors du premier match de la finale samedi qu’on a gagné à la fin assez facilement mais cela n’a pas été toute la partie ainsi. Ce serait prétentieux de penser qu’on pourrait laisser des matches pour fêter le titre à la maison. Non, on prend un match après l’autre et si on peut tous les gagner c’est bien mieux comme ça.
Quitte à fêter déjà le titre samedi prochain au Rocher et non le mardi après Saint-Léonard?
On fêtera le titre n’importe où il aura autant de saveur mais si c’est vrai que c’est plus sympa devant son public. Un titre est un titre, au Rocher, chez nous ou ailleurs.
Y a-t-il toujours de la place dans le bureau du club pour exposer tous vos trophées?
Sur l’étagère ça commence à être bien plein c’est vrai, mais on peut enlever les anciens et les remplacer par des nouveaux. Comme je l’ai dit auparavant on a aussi connu des années de disette où on n’avait pas forcément des résultats à la fin. Mais on travaillait tout aussi bien et à la fin un titre n’est jamais que la résultante d’un travail qui est fait de longue haleine et pas seulement par moi. Alors oui, on trouve toujours de la place pour ces babioles.
A quel genre de match vous attendez-vous ce mardi soir contre Nyon?
Je pense qu’il faut s’attendre à un match âpre et tendu parce que Nyon est une équipe valeureuse. Je sais que cette formation est souvent bonne quand elle se trouve dos du mur. Les Vaudoises sont très bien coachées par Hakim Salem qui est un technicien de grande qualité. Elles seront certainement prêtes et combatives pour récupérer l’avantage de la salle. A nous de ne pas le perdre cet avantage et gagner nos deux prochains matches. Cette rencontre de ce mardi est très importante pour nous, histoire de se déplacer plus sereinement à Nyon. On prend notre adversaire au sérieux. Ça va être compliqué, j’en suis assez sûr.