AgricultureLentilles et pois chiches: Berne pousse pour qu’on les cultive en Suisse
Le Conseil fédéral a approuvé le train d’ordonnances agricoles 2022. Parmi les dispositions annoncées se trouve le soutien aux protéines végétales.
Ce mercredi, le Conseil fédéral a approuvé la modification de 19 ordonnances du domaine agricole. Parmi les dispositions prises (voir encadré), on trouve notamment le versement de contributions aux cultures de protéagineux destinés à l’alimentation humaine, tels que les pois chiches ou les lentilles. L’objectif est double: «Tenir compte de la hausse de la demande en protéines alimentaires végétales» et «encourager le développement de l’offre de tels aliments de production suisse», explique le Conseil fédéral.
Une décision qui intervient deux jours après la publication du rapport de la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH). Ce dernier relève que la Suisse veut réduire d’au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture à l’horizon 2050, rappelle la RTS. Et la CENH constate que l’agriculture suisse doit «faire plus d’efforts pour devenir plus verte».
Et le meilleur moyen de diminuer les émissions polluantes est «de réduire considérablement le nombre d’animaux de rente à l’échelle mondiale et nationale», poursuivent les spécialistes, qui demandent aussi de «cultiver davantage de végétaux destinés à l’alimentation humaine et de réduire la consommation de viande et de lait».
Augmenter l’autosuffisance de la Suisse
Pour Christian Hofer, directeur de l’Office fédéral de l’agriculture, il est aussi nécessaire de faire des changements dans l’alimentation, faute de quoi l’autosuffisance de la Suisse est menacée. Interrogé ce mercredi par le «Tages-Anzeiger» (article abonné), il explique qu’une manière d’augmenter ce degré d’autosuffisance passe par le renforcement de la production, «par exemple en investissant dans la culture et la technologie, mais aussi en adoptant une consommation saine et durable».
Il souligne également la nécessité de faire évoluer l’économie agricole, rappelant toutefois que des changements ont déjà été réalisés. «Ainsi, la culture de protéagineux comme les pois n’était auparavant soutenue que si elle servait à nourrir les animaux. Aujourd’hui, les choses ont changé. Les différentes réformes agricoles ont permis d’adapter l’ancien régime de manière à rendre la production végétale plus attrayante», explique-t-il, avant de conclure en soulignant que «l’évolution de la production dépend fortement de l’évolution du comportement des consommateurs».