MigrationLe National prêt à verser 300 millions à un fonds Schengen
La Chambre du peuple a accepté le soutien de la Suisse à un fonds international créé pour améliorer l’efficacité des contrôles aux frontières de l’espace Schengen.
- par
- Christine Talos
Il faut renforcer la protection des frontières extérieures de l’espace Schengen. C’est du moins l’avis du Conseil national qui a souhaité mercredi par 105 voix contre 65 (et 21 abstentions), que la Suisse soutienne un fonds international qui doit accroître l’efficacité des contrôles et réduire la migration irrégulière, tout en facilitant et accélérant les entrées légales. Il en coûtera à la Confédération 300 millions d’euros pour la période 2021-2027.
«La participation de la Suisse à ce fonds est indispensable pour sécuriser les frontières extérieures de Schengen, surtout dans le contexte migratoire actuel», a déclaré Jacqueline de Quattro (PLR/VD) au nom de la commission. «Les États Schengen, en raison de l’étendue de leurs frontières, supportent une lourde charge financière. Il est donc responsable et judicieux que la Suisse montre sa solidarité, car le renforcement des capacités et de la coopération, notamment avec l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, contribue à la sécurité et à la gestion migratoire de la Suisse».
En outre, ce fonds, calculé sur la base du PIB des pays participants, n’est pas nouveau. «Il succède au Fonds pour la sécurité intérieure, auquel la Suisse participait depuis 2018», a rappelé la Vaudoise. Qui a conclu: «mieux les contrôles aux frontières extérieures fonctionneront, moins il y aura besoin de contrôles aux frontières nationales suisses».
«On permet encore une fois à l’UE nous arnaquer»
Seule l’UDC était opposée à la participation de la Suisse. «On permet encore une fois à l’UE de nous arnaquer», a ainsi tempêté Erich Hess (UDC/BE). Il estimait que Berne payait trop. «L’UE verse 13,40 francs par habitant alors que la Suisse déboursera 33 francs», a-t-il souligné. Et de critiquer: «On devra payer 300 millions pour ce projet alors que les États Schengen/Dublin n’a jamais réussi jusqu’ici à protéger les frontières qui restent pleines de trous», a-t-il critiqué.
Les Verts ont eux décidé de s’abstenir. S’ils étaient favorables au soutien de la Suisse, ils estimaient que la mise en œuvre du fonds posait problème car les droits humains aux frontières extérieures n’étaient pas respectés.
Pour rappel, les Suisses avaient approuvé largement en mai 2022 la hausse du soutien financier suisse à l’agence européenne qui contrôle les frontières extérieures de l’espace Schengen, Frontex.
Le dossier part au Conseil des États.