Corée du Nord: Kim a supervisé une simulation de «contre-attaque nucléaire»

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Corée du NordKim a supervisé une simulation de «contre-attaque nucléaire»

Le régime nord-coréen a procédé à un exercice militaire simulant «une contre-attaque nucléaire», incluant «de très gros lance-missiles multiples».

Kim Jong-un lors d’une cérémonie à Pyongyang, le 17 avril 2024.

Kim Jong-un lors d’une cérémonie à Pyongyang, le 17 avril 2024.

AFP

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a supervisé le premier exercice militaire de simulation de «déclenchement nucléaire» du pays, en riposte à des exercices aériens américano-sud-coréens, a rapporté mardi l’agence d’État nord-coréenne KCNA.

Les exercices ont testé pour la première fois le système de gestion de «déclenchement nucléaire» de Pyongyang, a rapporté l’agence, précisant qu’il s’agit d’un système de contrôle combiné pour les armes nucléaires du pays. L’exercice a eu lieu lundi, selon l’agence.

352 kilomètres

L’armée sud-coréenne avait annoncé ce jour-là que le Nord avait tiré une salve de missiles balistiques de courte portée, ce que le Japon avait confirmé. Selon Séoul, les missiles ont été lancés depuis la région de Pyongyang et se sont abîmés dans les eaux à l’est de la péninsule coréenne.

Kim Jong-un «a dirigé un exercice tactique combiné simulant une contre-attaque nucléaire impliquant des lance-roquettes multiples de très grande taille», a indiqué KCNA. Selon l’agence, les projectiles «dotés d’ogives nucléaires simulées» ont atteint leur cible située à 352 km du point de lancement. Le dirigeant a exprimé «sa grande satisfaction quant au résultat de l’exercice», a ajouté l’agence.

L’exercice a permis d’examiner «la fiabilité du système de commandement, de gestion, de contrôle et d’exploitation de l’ensemble de la force nucléaire» et de s’assurer que les lance-roquettes multiples de très grande taille étaient en capacité de passer en mode de contre-attaque nucléaire, a détaillé KCNA.

«Provocateurs et agressifs»

D’après KCNA, cette simulation est une réponse aux entraînements aériens américano-sud-coréens annuels qui se déroulent du 12 au 26 avril sur la base de Kunsan, en Corée du Sud. Des exercices que la Corée du Nord juge «extrêmement provocateurs et agressifs» et ouvertement dirigés contre elle, a affirmé l’agence.

En réaction, le Nord se voit obligé de «renforcer plus massivement et plus rapidement sa puissance militaire la plus forte», note KCNA. Les forces aériennes américaines et sud-coréennes ont souligné que les exercices annuels servaient à «démontrer l’efficacité des armes dans le domaine aérien et à renforcer leur capacité à dissuader, défendre et vaincre tout adversaire».

Pyongyang voit d’un mauvais œil les manœuvres militaires conjointes que les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon organisent régulièrement dans la région, y voyant des répétitions générales avant une invasion de son territoire ou un renversement de son régime.

Rapprochement avec la Russie

Après un record d’essais de missiles en 2023, la Corée du Nord a effectué plusieurs lancements depuis le début de l’année. Le régime nord-coréen a notamment affirmé début avril avoir testé un nouveau missile hypersonique à carburant solide de moyenne à longue portée.

Vendredi, il a annoncé l’essai d’une «ogive de très grande taille» conçue pour un missile de croisière stratégique. Pyongyang fait l’objet depuis 2006 d’une série de sanctions de l’ONU qui ont été renforcées plusieurs fois par la suite, et qui lui interdisent notamment de développer des missiles balistiques et des armes nucléaires.

Le régime de Kim Jong-un a néanmoins poursuivi ses programmes militaires interdits et, en 2022, a déclaré «irréversible» son statut de puissance nucléaire. Il a aussi considérablement durci le ton contre la Corée du Sud, désormais qualifiée d’«ennemi principal» avec qui toute perspective de réunification est vaine.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution prolongeant d’un an le mandat du comité d’experts chargé de surveiller l’application de ces sanctions. La Corée du Nord a récemment renforcé ses liens avec la Russie, son allié traditionnel isolé depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington et Séoul accusent Pyongyang de livrer des armes à Moscou en échange de technologies militaires.

(AFP)

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