Hockey sur glace: Geoff Ward partagé après le «match fou» du LHC

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Hockey sur glaceGeoff Ward partagé après le «match fou» du LHC

Mardi soir à Malley, Lausanne s’est incliné contre Davos (5-6 tab) au terme d’un scénario hitchcockien. Le coach canadien a aimé la réaction de son équipe, moins l’entame de la partie.

Chris Geiger
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Chris Geiger
L’entraîneur du LHC, Geoff Ward, a reconnu que son équipe avait encore «des choses à apprendre».

L’entraîneur du LHC, Geoff Ward, a reconnu que son équipe avait encore «des choses à apprendre».

PATRICK MARTIN/24HEURES

Quel match, quel scénario, quelle folie! Le duel que se sont livrés, mardi soir, Lausanne et Davos (5-6 tab) a été de toute beauté. Les 6817 spectateurs de la Vaudoise aréna sont passés par toutes les émotions. De l’abasourdissement initial à la déception finale, en passant par l’espoir et la joie: il ne fallait mieux pas être cardiaque dans les travées de la Vaudoise aréna.

Menés de trois longueurs après les trois premiers tirs cadrés grisons et moins de huit minutes de jeu, les Lions ne se sont pas laissés abattre malgré cette entrée en matière complètement ratée. Ils sont revenus dans la rencontre, ont renversé momentanément le dernier vainqueur de la Coupe Spengler par l’intermédiaire du top scorer Antti Suomela (46e, 5-4), pour finalement se contenter d’une unité aussi bonne à prendre que frustrante au vu du récit de la soirée.

«Notre réaction après notre mauvais début de match a montré quelle équipe on était.»

Andrea Glauser, défenseur du Lausanne HC

«Je ne sais pas si on a gagné un point ou si on en a perdu deux, se questionne Andrea Glauser, auteur d’un doublé face au «Rekordmeister». Mais ce que je veux retenir, c’est notre réaction après notre mauvais début de match. Celle-ci a montré quelle équipe on était.»

La première des réussites du défenseur lausannois, celle du 1-3 inscrite en fin de première période (18e), a relancé les actions du LHC. Tout comme le premier passage au vestiaire. Les murs ont-ils tremblé?

«Au contraire, c’était calme, assure l’international suisse. Deux ou trois joueurs ont ensuite pris la parole pour dire que ce n’était pas fini, qu’on jouait à la maison et qu’il fallait montrer quelque chose à nos fans.»

Avec sa longue expérience d’entraîneur, Geoff Ward (61 ans) n’a d’ailleurs pas jugé utile de passer une soufflante à ses joueurs, ni de modifier son discours.

«On venait de réduire la marque et on avait pris le momentum, explique l’ex-coach en chef des Calgary Flames (NHL). On a simplement parlé de marquer le prochain but. Il restait encore beaucoup de temps. Il fallait juste que les gars trouvent le moyen d’inscrire le suivant pour relancer le match.»

«On n’était pas prêts à jouer un match de hockey au début.»

Geoff Ward, entraîneur du Lausanne HC

Ce qu’ils sont parvenus à faire grâce au quatrième trio offensif et la première réussite de l’exercice de Cody Almond (33e, 2-3), parfaitement servi par Marco Pedretti. S’en est suivi un mano-à-mano haletant entre deux formations à la lutte pour le top 6 de National League, qui a finalement tourné en faveur des hommes de Josh Holden au bout du suspense et de la séance des tirs au but.

De quoi faire dire à Geoff Ward que c’était un «match fou». «Ce n’était évidemment pas le début de match espéré, poursuit le technicien canadien. On n’était pas prêts à jouer un match de hockey au début. Tous nos contrôles du puck étaient déficients. Les trois premiers buts davosiens sont d’ailleurs venus d’une perte de palet de notre part. Heureusement, il y a ensuite eu beaucoup plus de positif à tirer de notre rencontre.»

«Un autre soir, on aurait probablement gagné ce match par trois ou quatre buts d’écart.»

Geoff Ward, entraîneur du Lausanne HC

Bien plus présents physiquement, les Lions ont mis énormément d’intensité sur la glace. De quoi largement dominer les débats dès le début du tiers médian. Au point de terminer la partie avec 54 tirs cadrés, contre seulement 17 pour les Grisons.

«On a suffisamment bien joué pour gagner, c’est certain, appuie l’Ontarien. Revenir et prendre l’avantage après avoir été menés de trois longueurs et avoir une chance de gagner, ce n’est pas rien. Les gars se sont accrochés et ont joué très dur jusqu’à la fin. Un autre soir, on aurait probablement gagné ce match par trois ou quatre buts d’écart. Mais c’est comme ça. Dans l’ensemble, on est toutefois heureux d’avoir pu obtenir ce point… même si on est aussi déçus de ne pas en avoir eu plus.»

Grâce à sa réaction d’orgueil et sa grande force de caractère, le LHC a toutefois limité la casse, mardi soir. Car une défaite dans le temps réglementaire devant Davos aurait permis aux visiteurs de fondre davantage sur lui au classement (Lausanne compte toujours une marge de dix points sur les Grisons, mais a disputé deux matches de plus).

«Il ne faut pas commencer à réfléchir contre qui on a gagné ou perdu, assure Andrea Glauser. On a encore 12 matches de saison régulière à jouer. L’important, c’est d’avoir montré que, même à 0-3, ce n’était pas fini. On pourra se dire en play-off qu’on est capables de revenir si ça devait à nouveau nous arriver. Mais avant ça, il va falloir se battre pour accéder justement à ces séries finales.»

Le prochain rendez-vous pour les Lions est agendé à vendredi soir (19 h 45) avec la réception d’Ajoie à la Vaudoise aréna. Geoff Ward, qui reconnaît que son équipe à encore «des choses à apprendre» tout en assurant qu’il ne «pouvait pas être déçu» par celle-ci, a certainement noté plusieurs axes d’amélioration au milieu de toute cette folie. À vérifier contre la lanterne rouge jurassienne.

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