Grèce: Le jeune Rom blessé par un policier est décédé

Un adolescent de 16 ans membre de la communauté rom et blessé par balle à la tête par un policier dans le nord de la Grèce le 5 décembre est mort des suites de ses blessures, a annoncé mardi l’hôpital où il était soigné. «Aujourd’hui (…) malgré les efforts inlassables du personnel infirmier de l’unité de soins intensifs, le patient est décédé», a déclaré l’hôpital Ippokratio de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, dans un communiqué.

Dans la soirée, 2500 manifestants ont défilé dans le centre d’Athènes à la mémoire de Kostas F., selon la police. Des échauffourées entre policiers et certains manifestants ont émaillé ce rassemblement avec des jets de pierres et du gaz lacrymogène.

Des cocktails Molotov ont également été lancés sur les forces de l’ordre, selon la police citée par l’agence de presse grecque ANA. Déjà, au moment de l’hospitalisation du garçon, un rassemblement avait dégénéré en incidents entre la police et des manifestants en colère de la communauté rom qui avaient jeté des pierres.

Dans les jours qui avaient suivi, d’autres échauffourées avaient eu lieu. Des barrages routiers avaient été installés avec des pneus incendiés, tandis que des représentants de la communauté rom avaient en vain appelé au calme.

Le jeune homme avait été grièvement blessé par un policier au cours d’une course-poursuite après avoir pris la fuite sans payer une facture de 20 euros à une station-service. Hospitalisé, ce jeune père de famille avait été opéré d’urgence puis placé en soins intensifs.

Dans son communiqué, la police affirmait que «le conducteur effectuait des manoeuvres dangereuses» et «tentait de percuter les motos de policiers». Le policier à l’origine du tir a été entendu par la justice et assigné à résidence.

Exprimant ses «regrets profonds» pour la mort de l’adolescent, le ministre de la Protection civile, Takis Theodorikakos a souligné sur Twitter que «seule la justice» était «compétente pour apprécier les faits et juger des responsabilités».

Le président de la communauté rom en Grèce avait dénoncé «le racisme» et «l’inertie» des autorités à l’égard de cette minorité qui compte 170’000 personnes, selon les autorités, et 300’000, selon des représentants de la communauté.

Il y a un an, dans un quartier défavorisé de l’ouest d’Athènes, un autre jeune Rom, âgé de 20 ans, avait également été tué à l’issue d’une course-poursuite avec la police. Les sept policiers impliqués sont poursuivis pour meurtre et pour tentative de meurtre sur un autre jeune homme, âgé de 16 ans, qui avait été blessé. Le procès est toujours en cours.