VoileCinq marins suisses bloqués à quai à cause de la météo
En raison de la dégradation des conditions météo, le départ des bateaux Imoca a été reporté lors de la Transat Jacques Vabre. On ne donnera le départ que de trois classes en début d’après-midi au Havre.
La situation a nettement empiré sur le proche Atlantique toute la soirée et dans la nuit de samedi à dimanche, alors que la Transat Jacques Vabre lançait son coup d'envoi.
La forte dépression qui avait justifié hier la modification du parcours des Class40 vers Lorient déboule sur l’Atlantique avec 24 heures d’avance sur le timing initialement prévu. Elle charrie des vents de 80 nœuds et une mer de 10 mètres dès lundi soir au cap Finisterre.
Seuls les bateaux de classe Ultim, qui auront suffisamment progressé vers le Sud, peuvent échapper au phénomène. Leur départ (13h05) et leur parcours sont maintenus. Les Ocean Fifty prendront eux aussi le départ aujourd’hui, mais se dirigeront comme les Class40 vers Lorient.
Cinq suisses concernés
Par contre, aucune solution pour amarrer les 40 bateaux de classe Imoca dans un port de la façade Atlantique n’ayant été trouvée pour l’instant, les monocoques resteront au Havre en attendant qu’une nouvelle opportunité météorologique ou d’accueil se présente.
Cette décision concerne les cinq marins suisses présents au Havre et qui sont inscrits en Imoca, à savoir: le Genevois Alan Roura et le Zurichois Simon Koster sur Hublot, la Genevoise Justine Mettraux sur Teamwork, ainsi que le Zurichois Oliver Heer et le Vaudois Nils Palmieri sur Oliver Heer Ocean Racing.
Les explications de Christian Dumard, météorologue de la course à propos de ce changement de dernière minute: «Sur le noyau de la première perturbation initialement prévue pour le 2 novembre, un vaste système dépressionnaire s’est enroulé sur lui-même, en regroupant plusieurs centres et en accélérant sa course. Le phénomène est plus rapide, plus violent et plus vaste avec un front froid marqué qui s’étend de plus en plus loin au Sud. Dès le 1er novembre, les conditions dans le golfe de Gascogne se sont nettement dégradées, avec des rafales prévues de 80 nœuds et des hauteurs de vague de 10 mètres.»
Il ajoute: «En cas de souci pour un bateau ralenti par une avarie le 30 ou le 31, il serait impossible de regagner un port pour s’abriter avant l’arrivée du phénomène. Ce sont aussi des conditions où un cargo ne peut se dérouter et manœuvrer pour porter secours à un équipage en difficulté.»
Quant à la suite, il ne peut pas encore trop s’avancer: «Après le passage de ce vaste système, beaucoup d’incertitude demeure. L’expérience de la semaine qui vient de s’écouler, où la situation a été très changeante jour après jour, incite à la prudence. Nous restons en contact permanent avec la Direction de course et l’organisation pour trouver les meilleures opportunités d’un nouveau départ.»
Les skippers des Imoca devront donc prendre leur mal en patience.