Tir mortel: Un policier mis en examen après la mort d’un Guinéen en France

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Tir mortelUn policier mis en examen après la mort d’un Guinéen en France

Le 14 juin, en Charente, Alhoussein Camara a été mortellement touché par un tir de policier en tentant d’échapper à une interpellation lors d’un contrôle routier.

Entre 800 et 1000 personnes avaient participé à une marche après la mort d’Alhoussein Camara, réclamant justice, en présence de l’ambassadeur de Guinée en France, Sinkoun Sylla.

Entre 800 et 1000 personnes avaient participé à une marche après la mort d’Alhoussein Camara, réclamant justice, en présence de l’ambassadeur de Guinée en France, Sinkoun Sylla.

AFP

Le policier français auteur du tir mortel contre un Guinéen de 19 ans lors d’un contrôle routier le 14 juin dans le sud-ouest de la France a été inculpé mercredi pour homicide volontaire, a-t-on appris auprès du parquet d’Angoulême.

Cette inculpation «a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d’arme et une interdiction d’exercice professionnel», a annoncé mercredi soir la procureure de la République d’Angoulême Stéphanie Aouine, dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire pour «homicide volontaire.»

Le policier, un brigadier de 52 ans, avait été placé en garde à vue mercredi matin, a précisé Stéphanie Aouine. Le 14 juin au petit matin, à Saint-Yrieix-sur-Charente, dans la banlieue d’Angoulême, Alhoussein Camara avait été touché mortellement par un tir de policier en tentant d’échapper à une interpellation lors d’un contrôle routier.

«Bavure» dénoncée

D’après les premiers éléments de l’enquête, alors que deux véhicules de police tentaient de l’interpeller, le jeune homme avait enclenché la marche arrière pour repartir ensuite en avant, heurtant les jambes d’un policier, qui avait alors tiré une balle. Les proches de Alhoussein  Camara ont très vite dénoncé une «bavure».

D’après l’enquête menée depuis par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et communiquée au parquet, «les analyses toxicologiques n’ont révélé aucune trace d’alcool ou de stupéfiants chez le conducteur du véhicule», qui a emprunté «vraisemblablement» le trajet «qui le menait à son travail», a ajouté la procureur d’Angoulême mercredi.

La scène n’a pas été filmée par le policier mis en cause, «bien porteur d’une caméra piéton» mais «dont l’exploitation n’a pas été possible faute de charge suffisante (…) au moment des faits», a ajouté la procureure, qui avait également ouvert mi-juin une enquête pour «refus d’obtempérer» et «violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique». «La retranscription des appels audio» entre les policiers et leur centre opérationnel est «conforme» aux déclarations faites devant les enquêteurs, selon la magistrate.

«Possible état de légitime défense»

L’information judiciaire pour «homicide volontaire» doit permettre de mener «des investigations complémentaires, tenant notamment aux conditions de l’usage de l’arme et aux circonstances d’un possible état de légitime défense», a expliqué le parquet. Arrivé en France en 2018, le jeune Guinéen travaillait dans une base logistique de supermarchés, où il se rendait, selon ses proches. Il était inconnu de la justice, selon le parquet.

Entre 800 et 1000 personnes avaient participé à une marche après sa mort, réclamant justice, en présence de l’ambassadeur de Guinée en France, Sinkoun Sylla. Cette affaire fait écho à la mort mardi à Nanterre, près de Paris, de Nahel, un jeune automobiliste de 17 ans, tué par un policier alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle routier. Le drame a entraîné une nuit de violences en région parisienne.

(AFP)

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