France: Botulisme à Bordeaux: un mort, 7 personnes en soins aigus

Publié

FranceBotulisme à Bordeaux: un mort, 7 personnes en soins aigus

La maladie rare viendrait de conserves de sardines faites maison servies par un restaurateur.

La plupart des malades sont hospitalisés au CHU de Bordeaux.

La plupart des malades sont hospitalisés au CHU de Bordeaux.

Wikipédia

Une personne est décédée parmi celles atteintes de botulisme, maladie neurologique rare, après avoir mangé dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière, a annoncé mardi soir la Direction générale de la Santé (DGS).

Au total, 10 cas «cliniquement évocateurs de botulisme alimentaire» ont été rapportés aux autorités sanitaires. Huit personnes restent hospitalisées à Bordeaux et en Île-de-France, dont sept sont placées en réanimation ou en unité de surveillance continue, précise la DGS dans un message publié sur le site du Ministère de la santé.

Une dernière personne a priori touchée serait repartie à l’étranger entre-temps. La plupart sont de nationalité étrangère (américaine, canadienne et allemande), avait indiqué mardi l’Agence régionale de Santé en Nouvelle-Aquitaine.

«Les malades ont tous fréquenté au cours de la semaine dernière le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine bar», indiquent dans un communiqué la préfecture de Nouvelle-Aquitaine et l’Agence régionale de santé. «Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur.»

«Nous avons cinq patients admis en réanimation, dont quatre intubés, et trois en soins continus», avait déclaré mardi à l’AFP Benjamin Clouzeau, médecin réanimateur au CHU Pellegrin, précisant que «tous ces patients ont bénéficié d’un traitement anti-toxinique».

«Leur état peut potentiellement persister pendant plusieurs semaines», au cours desquelles «de multiples complications» peuvent survenir, selon lui. «C’est exceptionnel. En France nous avons entre 20 et 30 cas par an. Là, nous en avons eu neuf, puisqu’une personne est repartie à l’étranger dans l’intervalle», a-t-il ajouté.

«Je suis dévasté»

Le dernier repas contaminant datant potentiellement de samedi, le médecin n’exclut pas l’arrivée d’autres malades pendant quelques jours. Il appelle les personnes présentant des signes digestifs (diarrhée, vomissements) ou des troubles de la vision ou de la parole, après avoir fréquenté l’établissement concerné, à contacter les services d’urgence pour bénéficier du traitement anti-toxinique «le plus précocement possible».

La direction départementale de la protection des populations (DDPP) a effectué des prélèvements dans l’établissement et toutes les conserves ont été consignées dans l’attente des résultats des analyses, «dans les trois jours», selon préfecture et ARS. L’établissement reste ouvert mais avec un service réduit (vin et en-cas).

«Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture, j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients», a déclaré le gérant du restaurant au journal Sud Ouest, qui avait révélé l’information. «Je suis dévasté pour ces clients s’il s’avère qu’ils sont tombés malades chez moi», a-t-il ajouté.

Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire, provoquée par des neurotoxines botuliques réparties en 8 types (A à H) qui s’attaquent au système nerveux et entraînent des problèmes oculaires (vision double), un défaut de déglutition et, dans les formes avancées, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, qui peut engendrer un décès.

(AFP)

Ton opinion