FOOTBALLYverdon reçoit une leçon d’efficacité de ses voisins de la capitale
En un quart d’heure, les joueurs du SLO ont fait exploser la défense nord-vaudoise (1-3). Pour son retour en Challenge League, le néo-promu a manqué le rendez-vous avec son public.
- par
- Nicolas Jacquier Yverdon
Yverdon n’est déjà plus tout à fait Yverdon mais il est resté le même au niveau de son ADN, en tout cas dans ce qu’il entend construire et le chemin que Jean-Michel Aeby a choisi d’emprunter pour y parvenir. Après les flonflons retombés et les images de joie passées, une promotion peut vite se transformer en cadeau empoisonné si celui qui la fête ne sait trop quoi en faire ni comment l’assumer (ce qui n’est pas le cas d’YS, dont c’était là bien sûr l’objectif avoué depuis plusieurs saisons).
On le sait cependant: chaque changement occasionne un inévitable remue-ménage et le club nord-vaudois n’a pas échappé à la règle. Car en retrouvant une Challenge League qu’il avait quittée 10 ans plus tôt, il a peut-être perdu l’insouciance qui le caractérisait et surtout créé pas mal d’incompréhension auprès de tous ceux qui ont été débarqués cet été, avec plus d’une dizaine de départs, compensés par 16 arrivées. Cela a naturellement fait grincer quelques dents et la question se pose de savoir si les nouveaux venus sont meilleurs que les éléments qui ont été priés d’aller voir ailleurs.
Une attraction nommée Chader
Auteur d’une préparation remarquable sinon fort prometteuse qui l’a notamment vu battre Servette avant de donner la leçon à un Young Boys fortement remanié et rajeuni fessé 5-0, Yverdon entendait profiter de la réception du SLO samedi soir pour se jauger. Remis sèchement à sa place par des visiteurs apparus bien plus efficaces que lui, le néo-promu a pu mesurer à ses dépens tout ce qui le sépare d’une équipe aussi expérimentée que le SLO.
Il a aussi souffert de la comparaison avec Sofyan Chader (auteur d’un doublé), dont le profil n’existe pas dans les rangs nord-vaudois. A considérer son aisance naturelle, l’ailier prêté par Clermont-Ferrand n’est pas loin de représenter une attraction pour la Challenge League, qu’il survole déjà de sa déconcertante facilité. Toujours invaincu après deux sorties, le SLO a réglé à son avantage, sans sourciller ni (trop) trembler, la question de la suprématie cantonale en attendant peut-être mieux…
Au coup de sifflet final, Yverdon a certes lourdement perdu mais il avait aussi auparavant su séduire son public avant de connaître un incroyable black-out d’un quart d’heure qui devait lui coûter trois buts. Dans un secteur, celui de la défense, apparu un peu léger, voilà qui fait cher le temps faible. A ce niveau, cela ne pardonne pas – tant ce qui passait peut-être encore en Promotion League n’est désormais plus toléré.
Tout n’est pas à jeter mais (presque) tout réclame une meilleure assise, à commencer par une arrière-garde new-look, gardien compris, dont les joueurs de la Pontaise n’ont pas manqué d’exploiter les largesses et le manque de rigueur. Les 923 spectateurs comptabilisé ne demandaient qu’à s’enthousiasmer; ils seront repartis globalement déçu par la tournure des événements.
Il faudra réagir dès mardi à Thoune
A l’image de ce que l’on retrouve parfois dans des affiches à priori déséquilibrées en Coupe de Suisse, on a vu Yverdon mouliner dans tous les sens, s’agiter frénétiquement en bousculant son hôte, sans pour autant parvenir à traduire sa domination initiale avant de se faire cueillir à froid sous l’orage. 0-1, 0-2, 0-3… Sans jamais s’énerver, le SLO aura tranquillement fait le dos rond pour mieux réussir à imposer sa froide efficacité.
Sans doute aurait-on assisté à un autre match et le verdict aurait-il pu être différent si le gardien Justin Hammel n’avait pas fait le désespoir des attaquants de Jean-Michel Aeby en multipliant les sauvetages. Avec Chader, le gardien est apparu comme l’autre grand bonhomme de ce début de soirée.
Attendu mardi déjà à Thoune, le club nord-vaudois en est quitte pour accélérer son apprentissage et apprendre rapidement de ses erreurs. Entamer son retour en Challenge League par une semaine anglaise après 10 ans d’absence, voilà de quoi se remettre rapidement dans le sens de la marche. Le rendez-vous de la Stockhorn Arena permettra au néo-promu de ne pas trop gamberger. A condition de resserrer sa garde pour ne pas s’offrir en victime expiatoire comme samedi, lors du retour des vestiaires et d’un quart d’heure vaudois bien mal maîtrisé...
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