ONUUne force internationale pour Haïti se dessine
Les contours d’une force internationale de police pour aider Haïti, en proie à la violence des gangs, émergent. Mais le premier ministre haïtien a réclamé vendredi un feu vert «d’urgence».
Les États-Unis ont annoncé vendredi que plusieurs pays entendaient contribuer, sous la houlette du Kenya, à une force internationale de police que réclame Haïti depuis un an.
«Le quotidien du peuple haïtien est pénible, c’est pourquoi le Conseil de sécurité […] doit agir en urgence en autorisant le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité, policière et militaire», a imploré vendredi le Premier ministre haïtien Ariel Henry à la tribune de l’ONU.
Un vote y est attendu sous peu, peut-être la semaine prochaine. «Je demande à la communauté internationale d’agir et d’agir vite», a-t-il insisté, listant les horreurs que les gangs font vivre à sa population.
«Les enlèvements contre rançon, les pillages, les incendies, les récents massacres, les violences sexuelles et sexistes, le trafic d’organes, la traite des personnes, les homicides, les exécutions extrajudiciaires, le recrutement des enfants-soldats, les blocages des routes principales», a-t-il égrené. Les gangs, qui contrôlent la majeure partie de la capitale, ont fait plus de 2400 morts depuis le début de l’année, selon l’ONU.
Dix à douze pays
«De 10 à 12 pays ont fait des offres concrètes pour cette mission» de soutien sécuritaire à la police à Haïti, a indiqué la numéro 2 du département d’État américain, Victoria Nuland, après une réunion ministérielle sur Haïti en marge de l’assemblée générale de l’ONU.
Elle s’est refusée à nommer les pays mais la Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda ont fait savoir qu’ils y participeraient. Le Kenya, qui s’est porté volontaire pour diriger la force, a proposé de fournir 1000 membres de forces de sécurité.
Les États-Unis entendent fournir un important soutien logistique, mais pas de forces de sécurité au sol a priori. «Cette mission de soutien ne se substituera pas à des progrès sur le plan politique», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors de la réunion. Il a dit espérer que cette force puisse être «déployée d’ici à quelques mois».