HaïtiUn hôpital universitaire attaqué par des hommes armés
Dans la nuit de lundi à mardi, les assaillants ont tiré sur les installations de l’Hôpital de Mirebalais. L’unité des soins intensifs pour les nouveau-nés a notamment été visée.
Des hommes lourdement armés ont attaqué, sans faire de victime, un hôpital en Haïti, dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l’un des responsables de l’établissement, nouvelle illustration de la violence généralisée que subit ce pays des Caraïbes.
Les assaillants ont occupé, de minuit à 5 heures du matin, le périmètre de l’Hôpital de Mirebalais, un des plus grands centres hospitaliers du pays, et ont tiré sur des installations, a déclaré à l’AFP, par téléphone, le Dr Réginald Ternier.
Douilles de gros calibres
«Ce matin, on a pu observer des impacts de balles sur les façades de plusieurs bâtiments» de l’hôpital, situé à un peu plus de 50 km de la capitale Port-au-Prince, tandis que «l’unité de soins intensifs pour les nouveau-nés est affectée», a-t-il raconté, précisant que des douilles de gros calibres avaient été retrouvées.
Aucun mort ou blessé par balle n’était à déplorer après l’attaque, mais le Dr Ternier évoque des traumatismes et des dégâts matériels. «Les patients, les résidents et les membres du personnel ont tous vécu l’attaque en pleine nuit. Ils sont sous le choc», a-t-il déploré, jugeant l’attaque incompréhensible. «Il est difficile pour nous de comprendre les mobiles d’une telle attaque. On reçoit les patients de tout acabit, indépendamment de leur rang social, de leur appartenance ou de leurs activités.»
Les gangs font régner la terreur
Avant l’assaut sur l’hôpital, des assaillants munis d’armes automatiques avaient mené une attaque, vendredi, sur Saut-d’Eau, un village situé non loin de Mirebalais. Interviewée, dimanche, à la radio Magik 9, la maire de Saut-d’Eau, Marie Andrée Ruth Thelus, a fait état d’au moins onze morts, de dizaines de blessés et de plusieurs maisons incendiées.
Lundi, Saut-d’Eau a été la cible d’une nouvelle attaque, sans que davantage de détails sur le nombre potentiel de victimes n’aient émergé.
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est ravagé par la violence des gangs, qui font régner la terreur, avec plus de 2400 morts depuis le début de l’année, selon les chiffres de l’ONU.
À quand une force internationale?
Depuis près d’un an, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, réclament l’envoi d’une force internationale pour aider la police, dépassée par cette violence. Les États-Unis ont annoncé, vendredi, que plusieurs pays entendaient contribuer à cette force sous la houlette du Kenya, mais sa mise en place prendra sans doute quelques mois encore, sans parler de son déploiement effectif.