HOCKEY SUR GLACE: Julien Vauclair et le genou de Jonathan Hazen: «Oui, c’est un gros problème»

Le dossier ne trouvera pas le même écho que celui du «genou de la nation», qui avait tenu la Suisse entière en haleine début 1985, à propos de l’état de santé du skieur Pirmin Zurbriggen. Mais à l’échelle du HC Ajoie, les gros soucis connus par Jonathan Hazen constituent une tuile assez monumentale. Blessé au genou le 28 septembre dernier à Rapperswil, le buteur canadien devait initialement retrouver la glace en janvier. Or, il ne devrait pas être en mesure de tenir sa place le 16 septembre à Lugano, pour la reprise du championnat de National League. Et l’incertitude laisse gentiment la place à l’inquiétude.

«C’est clair que son cas nous met dans une situation compliquée, reconnaît sans sourciller Julien Vauclair, directeur sportif des Jurassiens. On compte sur Jonathan pour cette saison et là, même en admettant qu’il suffise - par exemple - d’une petite intervention chirurgicale et qu’il puisse revenir assez vite, je ne vois pas comment il pourrait être prêt pour la reprise. Donc c’est un gros problème, car nous avons besoin de six étrangers sur la glace.»

La situation est d’autant plus douloureuse qu’il y a quelques jours encore, tout semblait bien s’annoncer pour la fine gâchette du HCA. Volontairement ménagé par le club à l’occasion du premier match amical face à Lausanne, le mardi 9 août, le Canadien de 32 ans devait retrouver ses sensations le vendredi 12 contre Fribourg. Le matin même, il a ressenti de nouvelles douleurs à son genou endommagé, qui l’ont poussé à renoncer. Aucun choc, zéro faux mouvement. Juste le destin, manifestement décidé à lui jouer un mauvais tour.

Alerté, désemparé aussi, le HC Ajoie a sollicité l’analyse de deux autres praticiens, afin d’affiner le diagnostic posé par le médecin du club. Selon les résultats, qui ne devraient pas tarder à tomber, Julien Vauclair saura comment réagir. «J’ai commencé à sonder le marché, à faire des recherches afin de voir quels joueurs pourraient être disponibles, explique le dirigeant. En fonction de ce que nous diront les médecins, nous engagerons quelqu’un sur le court ou moyen terme, ou alors pour toute la saison.»

Le plan A ne s’annoncerait pas évident: «Il faut le trouver, celui qui accepterait de venir pour une courte période.» Quant au plan B, il signifierait une absence (encore) prolongée pour Jonathan Hazen, dont le contrat court jusqu’au printemps 2024, et un investissement aussi lourd qu’imprévu sur le plan financier. «Sur ce plan-là aussi, ce serait à l’évidence une très mauvaise nouvelle, lâche Julien Vauclair. Ce serait tout sauf idéal mais, le cas échéant, il faudra faire face.»

Outre les soucis occasionnés pour le club, pendant ce temps-là, il y a un être humain qui souffre… «Jonathan traverse bien sûr une vilaine période, reprend son directeur sportif. Il s’était préparé pour démarrer cette nouvelle saison et, il y a encore quelques jours en arrière, tout allait bien. Donc oui, c’est un gros coup dur pour lui. Je ne suis pas dans ses patins mais en tant qu'ex-hockeyeur, je sais que quand on manque quelques semaines sur blessure, ce n’est déjà pas évident. Alors là, un an… C’est la dure loi du sport, il faut l’accepter. Quant à nous, en tant que club, on essaie de lui donner tous les outils possibles, l’entourer au mieux, le rassurer.»

La médecine doit désormais livrer son nouveau verdict. Un homme, un club et pour ainsi dire toute une ville l’attendent dans une fébrilité teintée d’angoisse. Jonathan Hazen, ça n’est certes pas le «genou de la nation» qu’incarnait Pirmin Zurbriggen. Mais à l’échelle du HC Ajoie, on n’est pas très loin de ça.