Climat: Plus de 60’000 décès attribuables à la chaleur de l’été 2022 en Europe

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ClimatPlus de 60’000 décès attribuables à la chaleur de l’été 2022 en Europe

C’est une étude publiée ce lundi dans Nature Medicine qui l’affirme. Les chercheurs appellent à redoubler d’efforts pour contrer les épisodes caniculaires.

L’Europe a subi de plein fouet les épisodes caniculaires l’été dernier. Ici, le Rhin partiellement asséché à Düsseldorf (All) en juillet 2022.

L’Europe a subi de plein fouet les épisodes caniculaires l’été dernier. Ici, le Rhin partiellement asséché à Düsseldorf (All) en juillet 2022.

Ina FASSBENDER/AFP

L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe. Il a aussi été particulièrement meurtrier puisque plus de 60’000 décès sont attribuables à cette chaleur, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Medicine qui appelle à redoubler d’efforts pour faire face aux canicules à venir. Sur fond de réchauffement climatique, le continent européen a connu l’an dernier une intense série de vagues de chaleur qui ont battu des records de températures, entraînant sécheresse et feux de forêt.

«Protéger les populations»

Sur la période allant de mai à septembre 2022 s’est produite une vague de chaleur plus particulièrement intense, entre le 18 et le 24 juillet, à laquelle un total de 11’637 décès est associé. «C’est un nombre de décès très élevé», commente pour l’AFP Hicham Achebak, chercheur à l’Inserm et coauteur de l’étude. «On connaissait les effets de la chaleur sur la mortalité avec le précédent de 2003, mais avec cette analyse, on voit qu’il reste beaucoup de travail à faire pour protéger les populations».

L’excès de mortalité de l’été 2003, au cours duquel l’Europe a connu l’une des plus grandes canicules de son histoire, avait dépassé le chiffre de 70’000 morts en Europe. Il est toutefois difficile de faire une comparaison, les méthodologies variant entre ces estimations.

Personnes âgées plus touchées

L’étude précise que la grande majorité des décès se concentre chez les 80 ans et plus. Autre enseignement: la mortalité attribuable à la chaleur a été 63% plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Cette plus grande vulnérabilité s’observe surtout chez les plus de 80 ans, avec un taux de mortalité supérieur de 27% à celui des hommes. L’Europe est le continent qui connaît le plus grand réchauffement, jusqu’à 1°C de plus que la moyenne mondiale. Dans ce contexte, les estimations faites par les équipes de recherche suggèrent qu’en l’absence d’une réponse efficace, le continent fera face à une moyenne de plus de 68’000 décès excédentaires chaque été à l’horizon 2030 et de plus de 94’000 à l’horizon 2040.

«Ces prédictions sont basées sur le niveau de vulnérabilité actuel et les températures du futur», précise Hicham Achebak. «Si on prend des mesures très efficaces, la vulnérabilité peut se réduire», a-t-il ajouté. «Cette étude prouve que les stratégies de prévention face à la chaleur doivent être réévaluées, en tenant particulièrement compte du sexe et de l’âge», a réagi Chloe Brimicombe, chercheuse sur le climat à l’Université de Graz (Autriche), dans une note du Science Media Center britannique. Elle illustre «un besoin urgent de protéger les populations les plus vulnérables», a aussi souligné Raquel Nunes, professeure à l’Université de Warwick (Angleterre).

En Suisse, une femme a déposé plainte l’été dernier contre le gouvernement à la Cour européenne des droits humains, estimant qu’il ne protège pas assez les seniors contre le changement climatique

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20Minutes
(AFP)

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