VoileLa Suisse veut briller en Formule 1 des mers
La 3e saison de SailGP prend son envol ce week-end aux Bermudes. Une équipe emmenée par Sébastien Schneiter va se confronter aux plus grandes stars dans des courses spectaculaires.
- par
- Grégoire Surdez Les Bermudes
Une belle brochette se tient sur l’estrade. Il y a là, dans ce hall cossu du Hamilton Princess Hotel, plusieurs Coupe de l’America, des titres olympiques à foison et des médailles d’or mondiales par dizaines. Sir Ben Ainslie, Peter Burling, James Spithill, Tom Slingsby, c’est un peu Ronaldo, Messi, Mbappé et Lewandowski qui s’assoient à la même table.
Le SailGP envoie du lourd pour sa troisième saison. Lancée par le duo Russell Coutts-Larry Ellison, la compétition prend une ampleur inédite en 2022. Avec 11 GP au programme, et presque autant d’équipes représentant chacune un pays (10), le concept est limpide, spectaculaire. Le speaker de la conférence de presse fait passer le message avant de céder la parole aux héros de la mer. «On espère encore plus de «drama», de spectacle, de rebondissements, de performances hors du commun.»
Les yeux qui brillent
Et pour la première fois, la Suisse va se prendre au jeu. Sébastien Schneiter a les yeux qui brillent lorsqu’il observe ces stars mondiales qui se succèdent au micro. Le skipper genevois de Switzerland SailGP attend de monter à son tour sur le devant de la scène. «C’est impressionnant, c’est clair, souffle-t-il. Mais c’est surtout un immense privilège et une chance incroyable que de pouvoir se retrouver sur le même plan d’eau, à armes égales, avec ces légendes.» Après plusieurs semaines de préparation en Europe, le Team Suisse a rejoint les Bermudes depuis un petit mois. Pour bien se familiariser (dix jours de prise en main et de navigation) avec le F50, le catamaran qui vole plus vite que son ombre.
En SailGP, toutes les équipes naviguent à armes égales. Ce sont donc les marins qui doivent trouver le moyen de faire la différence. En hockey sur glace, on dirait «aller là où ça fait mal». En voile, on dit plutôt aller là où on met les voiles pour mieux se faire la malle. «L’expérience est un des facteurs clés de notre sport, reconnaît Seb Schneiter, plus jeune barreur de la flotte du haut de ses 26 ans. Mais j’espère que la jeunesse permet de compenser un peu! Chaque heure passée en navigation sur ces bateaux est plus que précieuse. Nous allons progresser au fil de la saison et des Grand Prix, c’est certain.»
Une machine à laver!
Avant d’entrer dans le vif du sujet, samedi, sur le plan d’eau de la Coupe de l’America de 2017, Team Switzerland a eu droit à deux jours de régates d’entraînement en flotte. «Cela n’avait plus rien à voir avec nos sessions en solitaire, reconnaît-il. Là, après trois courses, j’avais l’impression d’être passé dans une machine à laver.»
Le F50, c’est tonique. Un départ au vent de travers à près de 40 nœuds, deux allers et retours entre deux portes, quinze minutes d’un effort intense. Les bateaux se frôlent, jouent des coudes. Un premier constat est partagé par tous, cette équipe de Suisse s’est donné les moyens de se régater dans la cour des grands.
Elle pourrait même monter sur l’estrade de temps en temps.