Approvisionnement énergétiqueLes centrales nucléaires pourraient fonctionner jusqu’en 2060
La transition énergétique est au point mort. Les exploitants des centrales nucléaires envisagent désormais de maintenir plus longtemps leurs systèmes connectés au réseau.
Le développement des énergies renouvelables ne progresse pas. Cela rend de plus en plus incertain la manière dont les besoins en électricité seront satisfaits à l’avenir. Les exploitants des centrales nucléaires suisses ont toutefois déjà pris les devants, révèle la NZZ am Sonntag. Les géants de l'électricité Alpiq et Axpo prévoient désormais de porter la durée d’exploitation de leurs centrales nucléaires de 50 à 60 ans et plus. «Nous évaluons désormais ce que signifierait une durée de vie de plus de 60 ans en termes de sécurité et d'économie», confirme Michael Wider, directeur général adjoint d'Alpiq et président du conseil d'administration de la centrale nucléaire de Gösgen. Ce faisant, Alpiq veut anticiper les évolutions possibles. «Nous sommes convaincus que tôt ou tard se posera la question de savoir si les centrales nucléaires existantes pourront fonctionner pendant plus de 60 ans, comme c'est parfois le cas dans d'autres pays», explique Michael Wider.
Aux États-Unis, plus d’une vingtaine de centrales nucléaires visent une durée de vie de 80 ans. De telles considérations existent également en Europe. En Suisse, l'accent sera probablement également mis sur une durée de 80 ans. La centrale nucléaire de Gösgen, exploitée par Alpiq, pourrait donc rester en service jusqu'en 2059. Celle de Leibstadt, gérée par Axpo, jusqu'en 2064. Marianne Zünd, porte-parole de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), confirme: «Les exploitants envisagent une exploitation au-delà de 60 ans. Toutefois, ils n'ont pas encore examiné cette option en profondeur.» La Confédération veut également empêcher une fermeture trop précoce des centrales nucléaires. En octobre 2022, l’OFEN a envoyé un questionnaire détaillé aux exploitants des centrales nucléaires de Beznau, Leibstadt et Gösgen pour savoir dans quelle mesure un prolongement de la durée d’exploitation était possible. Pas étonnant quand on sait qu’en 2022, 36,4% de l'électricité produite en Suisse provenait de l'énergie nucléaire.