Belgique: une femme qui avait tué ses cinq enfants a été euthanasiée

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BelgiqueUne femme qui avait tué ses cinq enfants a été euthanasiée

Geneviève Lhermitte est morte 16 ans jour pour jour après avoir égorgé ses enfants.

R.M./AFP
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Geneviève Lhermitte lors de son procès, en 2008.

Geneviève Lhermitte lors de son procès, en 2008.

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Le 27 février 2007, une femme avait tué ses cinq enfants à Nivelles, dans la Brabant wallon, en Belgique. Seize ans plus tard jour pour jour, le 27 février dernier, elle a été euthanasiée.

L’affaire Geneviève Lhermitte est l’un des faits divers les plus tragiques de l’histoire judiciaire belge. En 2007, cette femme avait assassiné ses cinq enfants, les égorgeant l’un après l’autre avec un couteau, parfois après avoir essayé de les étrangler ou assommer. Yasmine, Nora, Myriam, Mina et Mehdi avaient 14, 12, 10, 7 et 3 ans.

La jeune femme a ensuite allongé chacun de ses enfants dans son lit. Puis a tenté de se donner la mort en tombant sur son couteau. Mais elle a vite compris que la blessure ne serait pas mortelle et a appelé les secours.

Responsable de ses actes

Lors de son procès, elle a tenté d’expliquer son geste par des difficultés dans son couple – son mari était en voyage lorsqu’elle est passée à l’acte. Elle a dit avoir voulu partir loin avec ses enfants. Sa détresse et son état psychologique avaient été longuement évoqués, et Mme Lhermitte avait elle-même tenté de faire valoir, en vain, son déséquilibre mental pour échapper à la prison. Mais elle avait finalement été considérée comme responsable de ses actes et avait écopé de la perpétuité.

Après 12 ans de réclusion, en 2019, elle avait pu quitter la prison pour intégrer, sous condition, un centre psychiatrique. Elle y est restée deux ans avant de rejoindre une nouvelle structure, avec un peu plus de libertés. Mais en septembre 2021, elle avait tenté de mettre fin à ses jours.

Elle a finalement demandé à être euthanasiée et a obtenu un feu vert. Et elle est morte lundi, dans un hôpital. Elle avait 56 ans.

Souffrances «constante, insupportable et inapaisable»

En Belgique, il est possible d’accéder à l’euthanasie dans des cas de souffrance psychique «constante, insupportable et inapaisable». La personne doit aussi exprimer sa demande de manière «réfléchie et répétée» et sa situation médicale doit être jugée «sans issue».

«C’est cette procédure spécifique qu’a suivie Mme Lhermitte, avec les différents avis médicaux à recueillir», a confirmé son avocat.

«Geneviève Lhermitte disait être en souffrance, déjà après le drame et voulait se donner la mort ce jour-là, le 28 février 2007. Elle a rendu son dernier souffle 16 ans plus tard», conclut la «Libre Belgique».

L’an dernier 2966 euthanasies ont été pratiquées en Belgique, une hausse de 9,85% par rapport à 2021, d’après la commission fédérale de contrôle et d’évaluation.

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