Caucase: Les affrontements entre Bakou et Erevan ont fait une centaine de morts 

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CaucaseLes affrontements entre Bakou et Erevan ont fait une centaine de morts

Des combats frontaliers de grande ampleur, les plus meurtriers depuis la guerre de 2020, ont opposé l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mardi.

La situation est instable entre les deux pays depuis 2020 (ici, en juin 2021 à la frontière).

La situation est instable entre les deux pays depuis 2020 (ici, en juin 2021 à la frontière).

AFP

L’Azerbaïdjan a fait état mardi soir de 50 soldats azerbaïdjanais tués dans des affrontements avec les forces arméniennes à la frontière avec l’Arménie, ces combats les plus violents depuis la guerre entre les deux pays en 2020 ayant ainsi fait une centaine de morts au total. «Cinquante militaires azerbaïdjanais ont été tués à la suite d’une provocation arménienne d’une grande ampleur», a indiqué le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. L’Arménie avait annoncé plus tôt dans la journée la mort de 49 de ses soldats.

L’Azerbaïdjan a accusé mardi soir l’Arménie de violer «de manière intense» le cessez-le-feu négocié par Moscou, après les combats les plus violents depuis la guerre entre les deux pays en 2020, une escalade qui a fait 49 morts parmi les militaires arméniens.

«Mesures de riposte»

Malgré un cessez-le-feu annoncé par Moscou en vigueur depuis 06h00 GMT (8h du matin en Suisse), «des unités des forces armées arméniennes (...) ont ouvert le feu à l’artillerie contre les positions de l’armée azerbaïdjanaise» à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. «L’Arménie viole de manière intense le cessez-le-feu», a-t-il accusé, en faisant état des «mesures de riposte» des soldats azerbaïdjanais à ces tirs.

Cette déclaration intervient alors que l’Azerbaïdjan a affirmé plus tôt dans la journée avoir «rempli tous ses objectifs» à la frontière avec l’Arménie dans les combats avec les forces arméniennes. «Les provocations commises par les forces arméniennes à la frontière entre les deux pays ont été repoussées, tous les objectifs ont été remplis», s’est ainsi félicité le bureau du président azerbaïdjanais Ilham Aliev. «Malgré une forte diminution de l’intensité des bombardements, l’ennemi continue d’essayer d’avancer», avait indiqué pour sa part un peu plus tôt le ministère arménien de la Défense.

Cette éruption de violence intervient alors que Moscou, qui a déployé une force de maintien de la paix dans la région après la guerre de 2020, a les mains occupées avec les difficultés de son offensive militaire en Ukraine. «A l’heure actuelle, nous avons 49 (militaires) tués (...) et ce n’est malheureusement pas le nombre définitif», a déclaré en début de journée le Premier ministre arménien Nikol Pachinian devant le Parlement à Erevan.

Appels à la paix et la retenue

L’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, la dernière ayant eu lieu en 2020. Les nouveaux combats, qui ont éclaté dans la nuit, illustrent combien la situation reste explosive. L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’accusent mutuellement d’avoir lancé ces hostilités.

Nikol Pachinian a appelé la communauté internationale à réagir, lors d’entretiens avec plusieurs dirigeants étrangers dont les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron. L’Union européenne a réclamé l’arrêt des hostilités et annoncé que le président du Conseil européen Charles Michel, qui dirige une médiation entre Erevan et Bakou, allait discuter avec les deux belligérants.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé les dirigeants d’Azerbaïdjan et d’Arménie pour les exhorter à parvenir à la paix. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a, lui, appelé les deux pays à «prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions». La Russie est «extrêmement préoccupée» et appelle les deux parties à «la retenue», a déclaré à la presse le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, en précisant que la situation devait être discutée dans la soirée lors d’une réunion par visioconférence du conseil de sécurité de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire menée par Moscou.

(AFP)

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