TennisLe préposé aux crêpes bat la 57e joueuse mondiale
Lors d’un tournoi exhibition en France, Yanis Ghazouani-Durand (ATP 1145) a remplacé au pied levé Marta Kostyuk. Il s’est imposé 7-5 6-2 face à Mirra Andreeva, proche du top-50 à la WTA.
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Poignée de main à la fin de la rencontre entre le Français Yanis Ghazouani-Durand et la Russe Mirra Andreeva.
AFP/ImagoLe conte de Noël tennistique de 2023 s’est déroulé quelques jours avant le 24 décembre. Il a eu pour cadre l’Open Bourg-de-Péage, un tournoi exhibition français dans le département de la Drôme.
L’histoire a commencé lorsque la joueuse ukrainienne Marta Kostyuk (WTA 33) a refusé de disputer la finale de la compétition contre la Russe Mirra Andreeva (WTA 57). En cause, le conflit qui oppose les deux pays.
Les organisateurs français ont dû trouver une solution d’urgence pour ne pas trop frustrer le public présent. «Forcément, nous étions déçus car nous savions qu’à trois heures du début du match, ce serait très compliqué de la remplacer (Gracheva, la demi-finaliste, ayant déjà pris son train). On a activé nos réseaux pour trouver une joueuse mais c’est bien trop compliqué dans un délai si court», ont-ils déclaré au journal Ouest France.
Ils ont donc fait appel à Yanis Ghazouani-Durand, 1145e au classement ATP et bénévole de l’Open Bourg-de-Péage. C’est donc lui qui a eu la lourde tâche d’affronter Andreeva. Et il a plutôt bien tenu son rôle, puisqu’il a battu la jeune russe de 16 ans en deux sets sur le score de 7-5 6-2.
«Une fois arrivé sur le terrain, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je ne savais pas si cela allait être facile, difficile, impossible.»
«Une fois arrivé sur le terrain, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je ne savais pas si cela allait être facile, difficile, impossible. J’ai donc joué comme d’habitude. J’ai dû m’adapter au tennis féminin. D’ailleurs mon début de match ne s’est pas bien passé. J’ai su par la suite élever mon niveau de jeu», a expliqué le Français à Tennis Actu.
Le joueur n’était pas vraiment prêt à relever un tel challenge: «Ça m’a mis un bon coup de pression. Parfois, à l’entraînement, on joue contre des filles, mais il n’y a rien qui se rapproche d’un match. Pour moi, c’était une première, en plus devant énormément de personnes, ce qui m’arrive très rarement. En plus, on me l’annonce deux heures avant le match donc tout ça regroupé, c’était très bizarre.»
Il travaillait au stand des crêpes
Bénévole pour ce tournoi depuis 2019, Yanis Ghazouani-Durand était en train de faire des crêpes lorsque la direction du tournoi l’a approché. Comme il est également sparring-partner tant pour les hommes que pour les dames, il a cru que c’était pour échauffer Andreeva. «Lorsqu’on m’a demandé de jouer contre elle, j’ai pensé à une blague. Mais quand j’ai vu la tête du directeur du tournoi, j’ai compris que c’était vrai.»