France – Prêtre assassiné dans son église: quatre complices jugés dès lundi

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FrancePrêtre assassiné dans son église: quatre complices jugés dès lundi

En juillet 2016, un prêtre était égorgé dans son église en Normandie. Les tueurs ayant été abattus par la police française, trois complices présumés comparaîtront devant la justice, lundi.

Saint-Etienne-du-Rouvray n’a pas oublié le père Hamel, tué dans son église en juillet 2016.

Saint-Etienne-du-Rouvray n’a pas oublié le père Hamel, tué dans son église en juillet 2016.

AFP

Le 26 juillet 2016, douze jours après un attentat qui avait fait 86 morts à Nice, le père Jacques Hamel, 85 ans, était égorgé à la fin d’une messe devant trois religieuses et un couple de paroissiens, dans sa petite église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la banlieue de Rouen. Un paroissien octogénaire avait également été grièvement blessé. Les deux assaillants, Adel K. et Abdel-Malik P., 19 ans, qui se réclamaient du groupe État islamique (EI), avaient été tués par les forces de l’ordre à leur sortie de l’église.

Dès lundi, quatre personnes sont jugées à Paris pour leur implication présumée dans l’assassinat du père Hamel. Parmi les accusés, un grand absent: l’instigateur présumé de l’attaque, Rachid K., propagandiste français du groupe État islamique (EI), supposé mort dans un bombardement en Irak, en février 2017.

Aider à comprendre

Les deux assaillants ayant donc été tués, seules comparaîtront trois personnes de leur «entourage familial, amical ou téléphonique», selon l’accusation, renvoyées pour «association terroriste de malfaiteurs». Elles sont soupçonnées d’avoir été au courant des projets des deux jeunes hommes, d’avoir partagé leur idéologie ou tenté de rejoindre les groupes terroristes en Syrie.

Malgré l’absence des principaux responsables, les victimes et leurs proches espèrent que le procès, prévu pour durer près de quatre semaines, aidera à la «compréhension» des événements. Guy C., le paroissien grièvement blessé par les terroristes, «veut comprendre comment des jeunes tout juste sortis de l’adolescence en sont arrivés à commettre de telles horreurs», a expliqué son avocat. Malgré ses 92 ans, il prévoit d’assister à une partie du procès.

«Comprendre qui étaient les auteurs de l’acte et leurs motivations», c’est aussi l’«attente principale» des deux sœurs du père Hamel, Roseline et Chantal, selon leur avocat. Mais aussi savoir s’il y a eu «des insuffisances dans l’arsenal de prévention», alors que l’un des assassins était placé sous bracelet électronique après un départ avorté vers la Syrie.

L’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, qui a déposé en 2019 un dossier de béatification du père Hamel en cours d’examen au Vatican, attend lui «que la justice soit rendue» pour les victimes, mais aussi pour les trois accusés «détenus depuis cinq ans». «Sont-ils coupables? De quoi?» interroge-t-il.

Des «lampistes»

Pour l’avocat d’un des prévenus, la réponse est claire: son client et les deux autres accusés ne sont «que trois lampistes que l’on tente de raccrocher» à l’attentat. L’accusation décrit son client comme «très actif dans la djihadosphère», via l’administration d’une chaîne Telegram pro-EI et la création de cagnottes en ligne pour soutenir des personnes de «la mouvance islamiste radicale». Quelques semaines avant l’attentat, il s’était rendu en Turquie en compagnie d’un des tueurs, dans le but, selon l’accusation, de rejoindre la Syrie.

(AFP)

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