Défense: L’Otan fête ses 75 ans, plus préoccupée que jamais par l’Ukraine

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DéfenseL’Otan fête ses 75 ans, plus préoccupée que jamais par l’Ukraine

Soixante-quinze ans après la création de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’Europe est «confrontée à une guerre d’une ampleur que l’on croyait révolue».

Au QG de l’Otan à Bruxelles le 3 avril 2024.

Au QG de l’Otan à Bruxelles le 3 avril 2024.

AFP

L’Otan fête jeudi ses 75 ans d’existence, plus que jamais préoccupée par l’Ukraine, en difficulté sur le champ de bataille, faute de munitions et d’armements pour contrer la pression grandissante des forces russes.

Née le 4 avril 1949, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a «bâti l’alliance la plus forte de l’histoire», s’est félicité son secrétaire général Jens Stoltenberg.

Soixante-quinze plus tard, l’Europe est «confrontée à une guerre d’une ampleur que l’on croyait révolue», a encore dit Jens Stoltenberg, arrivé il y a dix ans à la tête de l’Otan, quelques mois après l’annexion de la Crimée par la Russie.

L’Alliance atlantique est «plus forte, plus unie et plus grande que jamais», avec aujourd’hui 32 membres, dont deux, la Finlande et la Suède, sont entrés à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, s’est félicité mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Elle est toutefois aujourd’hui menacée par la guerre en Ukraine, un conflit inédit sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale, mais aussi par les incertitudes entourant l’engagement américain en Europe.

Inquiétude

Jens Stoltenberg n’a pas caché mercredi son inquiétude quant à la situation sur le front en Ukraine, demandant aux Alliés de rapidement répondre aux «besoins urgents» de ce pays en munitions, artillerie et surtout en moyens de défense antiaérienne.

Les troupes russes sont prêtes à des pertes considérables pour des gains territoriaux minimes, avec «très peu de respect pour la vie humaine», a-t-il relevé. «C’est pourquoi la situation sur le front est si difficile», a-t-il martelé. Les soldats ukrainiens doivent rationner les obus d’artillerie qu’ils tirent face aux Russes, faute d’en recevoir suffisamment, a en outre rappelé Jens Stoltenberg. 

«L’Ukraine est actuellement le seul pays au monde qui se défend contre des missiles balistiques presque chaque jour», a lancé mercredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, à son arrivée au siège de l’Otan, à Bruxelles. C’est pourquoi, «tous les missiles Patriot» -- utilisés pour la défense antiaérienne -- «disponibles dans le monde» devraient être envoyés «dès que possible» aux Ukrainiens, a-t-il estimé sur X.

Face à cette pénurie, Jens Stoltenberg préconise un engagement «prévisible» et «à long terme» des Alliés en faveur de l’Ukraine. Il a évoqué la constitution d’un fonds d’un milliard d’euros sur cinq ans pour stabiliser cet engagement, un chiffre accueilli avec scepticisme par certains d’entre eux, dont l’Allemagne.

Incertitudes

La France, l’Allemagne et la Pologne ont de leur côté suggéré mercredi dans une déclaration commune que l’ensemble des pays de l’Otan s’engagent à consacrer 2% de leur PIB à des dépenses militaires. Seuls une vingtaine remplissent actuellement cet objectif, que tous avaient pourtant entériné il y a dix ans.

Jens Stoltenberg a également déploré le blocage d’une aide des États-Unis de plus de 60 milliards de dollars au Congrès en raison du veto d’élus républicains favorables à l’ancien président américain Donald Trump. Les incertitudes sur cet engagement américain pèsent aussi sur l’avenir de l’Alliance. Les responsables européens de l’Otan redoutent en particulier un éventuel retour du milliardaire à la Maison-Blanche.

(AFP)

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