Jura: Quatre chevreuils du cimetière bâlois sont morts

L’opération paraissait réussie avant l’arrivée du printemps: prélevés en trois fois dans un cimetière bâlois où ils étaient indésirables et menacés d’abattage, 21 chevreuils ont été déplacés dans les alentours de Delémont, loin des habitations. «Le projet-pilote a réussi!» s’enthousiasmait la Fondation Franz Weber. Deux mois plus tard, on apprend par «Le Quotidien Jurassien» que quatre cervidés au moins n’ont pas survécu.

Un spécimen a été tué par un lynx, un autre par un chien, tandis que deux cervidés ont été fauchés par une voiture. Selon l’Office jurassien de l’environnement, certains chevreuils équipés d’une boucle d’identification sont trop peu farouches.

Le gestionnaire de la faune Amaury Boillat considère que ces bêtes habituées à la présence humaine ont des distances de fuite bien inférieure à celles du gibier jurassien. Mais ce spécialiste a aussi remarqué que plusieurs chevreuils bâlois ont intégré un groupe jurassien, si bien que leur comportement peut redevenir sauvage… avant l’ouverture de la chasse.

«On aurait dû les placer dans une réserve à l’abri des chasseurs», estime Tomi Tomek des fondations «SOS Chats» et «SOS Faons», auteure d’une pétition qui a réuni 80 000 signatures contre l’abattage des chevreuils du cimetière du Hörnli. Pour cette militante de la cause animale tenue à l’écart des discussions, il semblait évident que des chevreuils habitués à l’homme ne savent pas se protéger.

Une population de chevreuils est encore présente au cimetière du Hörnli et le regret de Tomi Tomek, c’est que leur présence pose problème au jardinier en chef: «On a transmis une liste de 250 jolies fleurs à planter sur les tombes qui ne sont pas appréciées des chevreuils», rappelle Tomi Tomek, qui n’a jamais reçu de réponse.