Guerre en UkraineUn élu moscovite risque dix ans pour avoir critiqué l’offensive russe
Alexeï Gorinov avait dénoncé l’agression de Moscou contre l’Ukraine lors d’une réunion de travail. À l’ouverture de son procès, mardi, il a brandi une feuille où il avait écrit «Je suis contre la guerre».
![Alexeï Gorinov s’est présenté à l’audience avec une feuille sur laquelle était écrit «Je suis contre la guerre». Alexeï Gorinov s’est présenté à l’audience avec une feuille sur laquelle était écrit «Je suis contre la guerre».](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/477e2d42-a190-420f-a493-c1d35746d9e0.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=4c5061127406fe720a7cb98440bffa24)
Alexeï Gorinov s’est présenté à l’audience avec une feuille sur laquelle était écrit «Je suis contre la guerre».
AFPUn tribunal de Moscou a entamé, mardi, le procès d’un élu municipal accusé de «diffusion d’informations mensongères» après avoir critiqué l’offensive en Ukraine, de graves accusations qui pourraient l’envoyer dix ans en prison.
Alexeï Gorinov, 60 ans, s’est présenté à l’audience avec une feuille sur laquelle était écrit «Je suis contre la guerre», a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Il avait été arrêté par la police le 26 avril, à Moscou, et placé en détention provisoire. Son procès avait débuté le 1er juin, mais avait été immédiatement ajourné.
L’élu est poursuivi pour «diffusion d’informations mensongères» sur l’armée russe, une infraction introduite début mars, afin de faire taire les critiques de l’offensive en Ukraine. Dans ce cas précis, Alexeï Gorinov est accusé d’avoir agi «en groupe» avec une autre députée municipale moscovite, Elena Kotenotchkina, qui a quitté la Russie. Il risque dix ans d’emprisonnement.
Amnesty appelle à sa libération immédiate
Selon le site d’informations Mediazona, spécialisé dans le suivi des affaires judiciaires, Alexeï Gorinov avait dénoncé, le 15 mars, l’«agression» de Moscou contre l’Ukraine, lors d’une réunion de travail filmée. Lors de cette prise de parole, il avait remis en cause, vu le contexte, l’organisation dans sa circonscription d’événements de divertissement, notamment d’un concours de dessins pour enfants.
«Des enfants deviennent des orphelins, les petits-enfants et arrière-petits-enfants des participants à la Seconde Guerre mondiale sont jetés dans l’enfer des combats en Ukraine.»
«Des enfants deviennent des orphelins, les petits-enfants et arrière-petits-enfants des participants à la Seconde Guerre mondiale sont jetés dans l’enfer des combats en Ukraine. J’estime que tous les efforts de la société civile doivent servir à mettre fin à la guerre et à entraîner le retrait des forces russes du territoire ukrainien», avait-il déclaré, selon Mediazona.
L’ONG Amnesty international a appelé à sa libération immédiate, dénonçant «un procès à haute visibilité» visant à envoyer un «message dissuasif». Depuis le 24 février, des dizaines de personnes ayant critiqué publiquement le conflit ont été poursuivies en Russie. La plupart ont été condamnées à des amendes, mais d’autres risquent de lourdes peines de prison.