Insolite: un parti piloté par une IA part à la conquête du parlement danois

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InsoliteUn parti piloté par une IA part à la conquête du Parlement danois

Lancé fin mai par le collectif d’artistes danois Computer Lars, le Parti synthétique entend se présenter aux législatives de juin 2023. Mais il lui faut encore réunir assez de signatures.

Le Parti synthétique donne la possibilité aux utilisateurs d’interagir directement avec son intelligence artificielle sur Discord, via des robots conversationnels (chatbots).

Le Parti synthétique donne la possibilité aux utilisateurs d’interagir directement avec son intelligence artificielle sur Discord, via des robots conversationnels (chatbots).

AFP

Le Danemark compte désormais parmi ses formations politiques un parti entièrement piloté par une intelligence artificielle (IA), qui entend se présenter aux prochaines élections législatives de juin 2023. Lancé fin mai par le collectif d’artistes danois Computer Lars, le Parti synthétique, qui ne dispose pas encore de suffisamment de signatures pour participer aux élections, se veut une réponse à l’abstentionnisme danois, environ 15% aux dernières élections législatives.

En synthétisant les publications écrites de tous les partis marginaux du pays depuis 1970, l’IA du parti propose un programme politique qui représente «les visions politiques d’une personne ordinaire», déclare Asker Bryld Staunaes, un artiste membre du collectif. L’IA du parti «antipolitique» vise à «optimiser le système de vote au Danemark», dit-il.

Un clin d’œil au système politique danois

Le parti est également un clin d’œil aux centaines de partis marginaux du pays, dont certains relèvent davantage de la farce ou d’une critique de la société que d’un parti conventionnel. «C’est une façon d’imiter et de simuler le processus politique de bout en bout, mais dans une confrontation directe de l’appareil législatif», assure Asker Bryld Staunaes.

Le Danemark compte actuellement 230 micropartis, dont le Parti synthétique, qui ne disposent pas encore des 20’182 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections législatives. Le Parti synthétique en a, à ce jour, récolté 4, selon le décompte officiel. Difficile donc de savoir si la formation politique, dernier projet en date du collectif artistique, sera représentée au Parlement.

L’IA du parti Asker Bryld Staunaes, un artiste membre du collectif. vise à «optimiser le système de vote au Danemark», dit Asker Bryld Staunaes, un artiste membre du collectif Computer Lars.

L’IA du parti Asker Bryld Staunaes, un artiste membre du collectif. vise à «optimiser le système de vote au Danemark», dit Asker Bryld Staunaes, un artiste membre du collectif Computer Lars.

AFP

Faire entrer le sujet des algorithmes dans l’hémicycle

S’il remporte un siège aux élections, le parti a prévu de nommer un représentant chargé de faire le lien entre l’intelligence artificielle et les débats politiques de l’hémicycle. Avec son parti, Computer Lars veut faire entrer au Parlement le sujet des algorithmes, qu’il estime très puissants mais absents de la politique. «L’idée de ce parti est de prendre cette énorme force politique et économique», déclare Asker Bryld Staunaes, «pour essayer de l’inscrire dans le système politique traditionnel». «Nous n’avons aucun moyen d’aborder réellement les humains et l’IA dans un cadre démocratique» à ce jour, dit-il.

Formulées par l’intelligence artificielle, les propositions politiques du parti comportent l’instauration d’un revenu de base universel très élevé, d’un montant de 100’000 couronnes par mois (environ 13’140 francs), plus du double du salaire moyen au Danemark, et l’ajout d’un 18e objectif de développement durable des Nations unies qui permettrait «aux êtres humains et aux algorithmes de coexister plus directement qu’actuellement», explique Asker Bryld Staunaes.

Le Parti synthétique, dont les membres comptent actuellement les artistes de Computer Lars et leurs collaborateurs techniques, donne la possibilité aux utilisateurs d’interagir directement avec son intelligence artificielle sur Discord, via des robots conversationnels (chatbots). Il tiendra sa première réunion électorale «pour un public humain» en septembre, a-t-il annoncé.

(AFP)

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