Nyon (VD)Ciblée par une plainte pénale, la municipale Elise Buckle suspendue
Le Conseil d’Etat vaudois indique avoir suivi dans sa décision le Ministère public, qui a ouvert une enquête pour violation du secret de fonction contre la conseillère municipale.
Le feuilleton se poursuit au sein des autorités nyonnaises: la conseillère municipale Verte Elise Buckle, accusée d’avoir violé son secret de fonction et sous le coup d’une procédure pénale, vient d’être suspendue avec effet immédiat par le Conseil d’Etat vaudois. Elle restera hors course «jusqu’à droit connu», et au plus tard jusqu’au 30 juin, avec possibilité de prolongation. Elle continuera toutefois de toucher son salaire.
Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement vaudois dit avoir considéré «la gravité des infractions en cause et les dissensions constatées entre Mme Buckle et ses six collègues», et estimé que la suspension était proportionnée et nécessaire pour garantir le fonctionnement de l’exécutif nyonnais. Celui-ci continuera de tourner à six membres. «Nous ne nous prononçons pas sur les accusations de violation du secret de fonction, ni sur la gestion communale, précise la conseillère d’Etat Christelle Luisier Brodard. Nous appliquons simplement la loi.» Celle-ci implique notamment une demande de la Municipalité et des motifs suffisants, en l’occurrence l’ouverture d’une enquête pénale.
Dans son propre communiqué, la Municipalité dit prendre acte de la décision du Canton, après avoir elle-même demandé cette suspension. Elle dit espérer que cela «puisse lui permettre de retrouver la sérénité indispensable au bon exercice de son mandat et à la résolution de l'actuelle crise que traverse l'administration nyonnaise».
Frictions et audits
Le sort de la municipale Elise Buckle s’insère dans une saga médiatisée depuis plusieurs semaines. Après plusieurs départs et arrêts maladie, une enquête administrative a été confiée à un ancien juge cantonal suite à des accusations de dysfonctionnement au sein de l’administration, impliquant notamment le Secrétaire municipal et le chef du service des ressources humaines. Selon le syndic Daniel Rosselat, l’enquête n’a révélé aucun acte pénalement répréhensible, mais les principaux accusés ont écopé d’un blâme. Le Syndicat du service public (SSP) dénonce une gestion de crise problématique par un exécutif qui tente d’«étouffer» les problèmes.
Ce feuilleton a récemment débouché sur une séance extraordinaire du Conseil communal pour parler non seulement des dysfonctionnements, mais aussi des 280’000 fr. que cette crise a déjà coûté en frais juridiques et audits, auxquels s’ajoutent 600’000 fr. d’indemnités négociées avec des collaborateurs sur le départ.
Les faits reprochés à Elise Buckle concernent des «fuites répétées, systématiques et orientées» en lien avec cette enquête administrative. Ses collègues de la Municipalité avaient alors porté plainte contre elle et demandé sa suspension.