FootballXherdan Shaqiri, un 21e Suisse en MLS?
Tout proche du Chicago Fire, le meneur de jeu de 30 ans va découvrir un championnat arpenté par plusieurs compatriotes avant lui. Tour d’horizon.
- par
- Valentin Schnorhk
Il y a des héritages plus lourds à assumer. Selon toute vraisemblance, après avoir passé une grosse décennie à revêtir les maillots les plus prestigieux du football européen, Xherdan Shaqiri s’apprête donc à redescendre d’un cran, en signant au Chicago Fire. Un changement de cap vers un championnat qui a déjà vu passer vingt Suisses depuis sa première édition en 1996. Le meneur de jeu s’apprête donc à être le vingt et unième. Et, de fait, le nom le plus prestigieux de la liste.
Rien de surprenant là-dedans. La MLS a accueilli toutes sortes de profils. Écumer les profils des représentants helvétiques à avoir franchi l’Atlantique, c’est aussi raconter l’évolution de ce championnat, qui progresse assurément et qui tend à vouloir se délester de l’image de lieu de villégiature pour des bons joueurs en préretraite. Même si ce sont encore eux qui contribuent à son audience en Europe. À 30 ans, Xherdan Shaqiri ne sera pas forcément de ceux-ci, lui qui a encore quelques années devant lui.
Une pré-retraite pour certains
Au contraire du précurseur Alain Sutter. Lorsqu’il a fait le saut en 1997, le Bernois avait un an de moins que Shaqiri, mais une carrière déjà longue. En quittant Freiburg pour le Dallas Burn, Sutter rejoignait un championnat encore embryonnaire. Cela n’aura duré qu’un an, l’actuel directeur sportif de Saint-Gall devant mettre un terme à sa carrière en 1998, après une blessure. Il aura ouvert une voie qu’avait cependant déjà empruntée un Suisse, deux décennies avant lui: Fritz Künzli, ancien international qui avait joué en 1978 aux San Diego Sockers et au Houston Hurricane. Mais le «Soccer» était encore bien loin de la sérieuse MLS.
Reste que le successeur de Sutter mit également du temps à arriver. Ce ne fut autre que Raphaël Wicky, ancien entraîneur du Chicago Fire. Le Haut-Valaisan avait connu une première expérience américaine, en 2008. L’équipe de Suisse s’était alors éloignée, et après son départ de Hambourg à l’été 2007, Wicky avait rebondi à Sion quelques mois. Sans succès. Avant donc de s’engager pour les Chivas de Los Angeles début 2008. Il n’y jouera que cinq matches, mettant ensuite un terme à sa carrière pour des motifs personnels. Tout en gardant un lien avec les Etats-Unis, dont il fut aussi sélectionneur de l’équipe nationale M17 en 2019.
Les USA ont donc régulièrement été un point de chute pour des ex-internationaux en bout de course. En 2010, après la Coupe du monde en Afrique du Sud, Blaise Nkufo a ainsi porté le maillot des Seattle Sounders. Quelques mois seulement, le temps d’inscrire 5 buts en 11 matches et de mettre un terme à sa carrière. Tranquillo Barnetta, lui, a passé un an et demi entre 2015 et 2016 au Philadelphia Union, avant de revenir dans son club formateur de Saint-Gall pour boucler la boucle. Enfin, le directeur sportif de Servette Philippe Senderos a aussi tenté le saut, en passant un an et demi au Houston Dynamo (2017-18). Il y remportera même l’US Open Cup (équivalent de la Coupe des États-Unis). Après plusieurs mois sans club, le Genevois fera encore une ultime pige à Chiasso, avant de tirer sa révérence.
Ziegler et Dzemaili, les bons exemples
Pour d’autres, l’aventure américaine fut passagère, tout en n’empêchant pas un retour en Europe ensuite. Elle permit par exemple à Reto Ziegler de rester très compétitif avec Dallas entre 2018 et 2020. Trois saisons lors desquelles il portera notamment le brassard de capitaine. Avant de revenir en Suisse au terme de son contrat, en s’engageant à Lugano il y a un an. Où il continue d’être un élément important.
Pour Blerim Dzemaili aussi, lui qui avait été prêté par Bologne à l’Impact de Montréal lors du deuxième semestre 2017. Le Zurichois y aura performé, avec 7 buts et 13 assists en 22 apparitions. Tout en continuant à être appelé en équipe de Suisse par Vladimir Petkovic. Alain Rochat, lui, n’aura eu qu’une seule sélection nationale, mais après son expérience à Vancouver et DC United (2011-13), il put poursuivre sa carrière en Suisse, à Young Boys et Lausanne.
Et puis, il y a tous les autres (voir ci-dessous). Avec des destins bien différents. Certains, comme José Gonçalves ou Scott Sutter, se sont imposés et ont fait durer l’expérience. D’autres, à l’instar de Carlos Varela qui n’aura joué que six matches pour DC United, en sont vite revenus. Même si le footballeur suisse le plus marquant de la MLS reste toujours le très méconnu Stefan Frei. Le gardien des Seattle Sounders, désormais âgé de 35 ans, est régulièrement mentionné comme l’un des meilleurs portiers de la ligue. Un défi pour Xherdan Shaqiri?