Médecine: L’endométriose pourrait être liée à une bactérie intestinale

L’endométriose est une maladie douloureuse et handicapante qui, dans les cas graves, peut entraîner l’infertilité. Elle touche uniquement les femmes. Elle vient du mot «endomètre» qui définit la paroi qui se trouve à l’intérieur de l’utérus. Et chez les femmes atteintes d’endométriose, cette muqueuse utérine se développe à l’extérieur de l’utérus Elle touche environ 10% des femmes et des filles en âge de procréer dans le monde, selon l’OMS.

Les causes de cette maladie sont mal connues. «La médecine met un pansement dessus, a déclaré au «Washington Post» le Dr Allison K. Rodgers, endocrinologue aux centres de fertilité de l’Illinois. Je peux vous donner des médicaments pour arrêter vos règles, des contraceptifs oraux, des analgésiques, supprimer les règles par chirurgie. Mais nous n’avons pas compris pourquoi, et une fois que nous commencerons à comprendre le pourquoi, nous serons en mesure de concevoir des approches ciblées pour le traitement.»

Des scientifiques japonais ont peut-être trouvé une piste. Ils ont découvert un lien entre ce mal et une bactérie que l’on trouve couramment dans la bouche et l’intestin en étudiant des échantillons d’écouvillons vaginaux prélevés sur 155 femmes, dont 79 souffraient d’endométriose et 76 non. Près des deux tiers des femmes atteintes d’endométriose ont été testées positives à la Fusobacterium dans leur muqueuse utérine. C’est une bactérie qui peut contribuer aux maladies des gencives et autres maladies de la bouche et de l’intestin, Mais seule une femme sur dix qui n’avaient pas cette maladie portait cette bactérie, selon l’étude publiée mercredi dans la revue «Science Translational Medicine».

«Auparavant, personne ne pensait que l’endométriose provenait d’une infection bactérienne, c’est donc une idée très nouvelle», a déclaré le coauteur Yutaka Kondo, biologiste du cancer à la Nagoya University Graduate School of Medicine au Japon, cité par LiveScience.

Les chercheurs ont voulu vérifier leur découverte sur des souris. Ils les ont infectées avec la bactérie et ont examiné leur muqueuse utérine. Les souris ont développé des lésions associées à l’endométriose. Une fois que les scientifiques ont administré des antibiotiques aux souris, ils ont constaté une amélioration de la formation des lésions, les lésions diminuant à la fois en taille et en nombre.

«L’éradication de cette bactérie par un traitement antibiotique pourrait être une approche pour traiter l’endométriose chez les femmes qui sont positives pour l’infection à Fusobacteria et ces femmes pourraient être facilement identifiées par un prélèvement vaginal ou un prélèvement utérin» a déclaré Kondo. Mais davantage de recherches doivent être menées avant que des traitements puissent être dérivés de cette nouvelle étude.

Pour l’instant, les seuls traitements de l’endométriose sont les médicaments hormonaux, tels que les pilules contraceptives, ou la chirurgie pour retirer les organes reproducteurs.