Nouveaux modes de travail - Berne prié d’étudier les conséquences du télétravail sur la formation des apprentis

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Nouveaux modes de travailBerne prié d’étudier les conséquences du télétravail sur la formation des apprentis

Un sénateur bâlois s’inquiète des nouveaux modes de travail qui s’installent en Suisse, depuis la pandémie, et des effets que cela peut avoir sur la formation des jeunes.

Christine Talos
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Christine Talos
Selon plusieurs études, ce sont les jeunes qui ont le plus souffert des restrictions au travail dues à la pandémie.


Selon plusieurs études, ce sont les jeunes qui ont le plus souffert des restrictions au travail dues à la pandémie.

Tamedia

On le constate de plus en plus: le monde du travail n’est plus tout à fait le même depuis la pandémie de Covid. Les salariés ont dû se mettre au télétravail et faire preuve de flexibilité. Hic: les apprentis aussi ont dû suivre le mouvement. Mais non sans conséquences pour eux, comme le relève le sénateur bâlois Daniel Jositsch. Et, face à cette nouvelle réalité qui se met en place, le socialiste s’inquiète de la qualité de la formation professionnelle dans ces conditions, via une motion qu’il vient de déposer auprès du Conseil fédéral.

Le Bâlois relève en effet que des études ont montré les inconvénients du travail à domicile pour les jeunes. Selon ces enquêtes, ce sont eux qui ont le plus souffert des mesures de restriction prises pour contenir la pandémie. En outre, les maîtres d’apprentissage ont aussi souligné de leur côté toute la difficulté à les encadrer, dans ce contexte de crise, souligne-t-il.

Même si les mesures anti-Corona ont été fortement assouplies cet été, la donne est en train de changer durablement dans le monde du travail, relève-t-il. Désormais, de nombreuses entreprises prévoient de continuer d’autoriser, au moins partiellement, leurs employés à travailler depuis chez eux.

Trouver de nouveaux concepts

Or, cette nouvelle réalité professionnelle a un fort impact sur la formation des apprentis, s’inquiète Daniel Jositsch. Selon lui, «si les formateurs, employés et/ou apprentis sont de plus en plus amenés à faire du home office, il faut trouver de nouveaux concepts, de nouvelles stratégies et règles pour assurer une formation professionnelle de qualité» aux jeunes citoyens.

Du coup, le sénateur bâlois demande au Conseil fédéral de prendre position sur le télétravail des apprentis. «Est-il possible, voire souhaitable?» s’interroge-t-il. Il demande aussi au gouvernement dans quelle proportion le home office et le travail en présentiel devraient être autorisés pour les apprentis à l’avenir. «Est-ce possible pour eux d’effectuer la majeure partie de leur formation à domicile? Et si non, comment l’empêcher?».

Daniel Jositsch prie également le Conseil fédéral de se pencher sur les conséquences des nouveaux modes de travail des maîtres d’apprentissage sur la formation des jeunes. «Est-il envisageable qu’à l’avenir les apprentis soient formés par des personnes qui télétravaillent?» questionne-t-il. Enfin, il voudrait que Berne vérifie si la sécurité de travail était et est bel et bien garantie pour les apprentis s’ils font du home office et si l’ordonnance sur les travaux dangereux pour la jeunesse a été respectée.

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