Jura bernois – Culture de cannabis stoppée à la douane

Avant même d’avoir pu lancer leur plantation de cannabis à Moutier, deux hommes ont été condamnés à 24 et 18 moins de prison avec sursis par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland. Une infraction grave à la loi sur les stupéfiants s’accompagnait d’autres délits, comme l’engagement illégal de danseuses de cabaret.

Comme l’a observé «Le Quotidien Jurassien», c’est un post-it collé dans un camion qui a stoppé l’importation de 2000 plants de cannabis. Le commanditaire a signé son méfait sur un papier qui mentionnait une adresse mal orthographiée, comme il l’a fait dans une affaire précédente. Une faute de français fatale, la commande ayant été confirmée par des échanges de messages téléphoniques.

Les 2000 plants d’une teneur en THC de 3,9% ont été saisis en 2019, à la douane germano-suisse bâloise. Le transporteur convoyait 34 kilos de marchandise représentant un chiffre d’affaires potentiel de 400’000 francs.

Le commanditaire balkanais a profité d’un investissement de 60’000 francs par un financier serbe pour une production de CBD légale. Le coaccusé qui lui a sous-loué des locaux industriels était gérant d’un bar contact contrôlé 16 fois en 16 mois pour des infractions à la loi sur l’hôtellerie et la restauration.

Le complice était par ailleurs accusé d’avoir employé des «danseuses» balkanaises sans autorisations et d’avoir mis à disposition illégalement des machines à sous et des paris sportifs en ligne. «Le Journal du Jura» évoque «un cas exemplaire d’excès découlant de l’appât du gain».

«Ils n’ont jamais envisagé de faire quelque chose de légal, puisque tous les travaux d’installation ont été cachés aux propriétaires de l’immeuble et qu’aucune demande d’autorisation pour la réaffectation des locaux n’a été effectuée», a indiqué le procureur Pascal Fischer, selon qui ils n’avaient «pas grand-chose à gagner depuis la chute du prix du CBD», en 2019.

Verdict pour le commanditaire: 18 mois de prison avec sursis et 115 jours-amendes dont 25 fermes, notamment pour participation à un vol ayant rapporté 160 francs et causé des dégâts pour… 33’000 francs. Cette peine est assortie d’une expulsion de l’espace Schengen pour cinq ans.

Le complice écope de 24 mois de prison avec sursis, une peine qui englobe une première plantation de cannabis réalisée en 2017 dans une ancienne usine. La facture d’électricité générée par cette jardinerie souterraine était détournée du compteur de son bar, avec une facture multipliée par quatre ou cinq. Une fois le cannabis récolté par ses associés, il n’a rien touché du bénéfice, ce qui l’a motivé à vouloir se refaire une santé financière…