Neuchâtel«Le monoxyde de carbone est indétectable naturellement»
Après l’intoxication de deux aînés ayant entraîné la mort d’une femme de 86 ans, les conseils de la Suva ne sont pas superflus.
- par
- Vincent Donzé
L’enquête suit son cours à Neuchâtel, après le drame subi par un couple probablement victime dans sa villa d’une fuite de monoxyde de carbone. Alertés mercredi matin, les secours n’ont pas pu sauver la femme âgée de 86 ans, tandis que son mari 91 ans était héliporté à Genève dans un état grave.
Des odeurs suspectes ont été signalées par la famille avant la découverte des deux occupants inconscients. L’intoxication au monoxyde de carbone aurait été causée par un problème technique dans la maison et selon le procureur chargé de l’enquête, «le chauffage est un des éléments qui doit être examiné».
Gaz toxique
En l’état, l’implication du chauffage n’est pas établie, mais aux yeux du procureur Fabrice Haag, les directives de la Suva sont «de bons conseils en matière de prévention», quel que soit le résultat de l’enquête. Que disent-elles? Que «l’intoxication par le monoxyde de carbone est une des principales causes de mortalité accidentelle par gaz toxique».
Le monoxyde de carbone est pernicieux. «Seul un détecteur permet de révéler sa présence», indique la Suva. Ce gaz est absorbé «exclusivement et rapidement» par les poumons. Il pénètre ensuite dans les globules rouges, se fixe sur l’hémoglobine du sang à la place de l’oxygène et empêche ainsi l’oxygénation des cellules.
La Suva met en garde contre l’utilisation de pellets comme combustible. «Les systèmes de chauffages ainsi que les granulés de bois compressés peuvent produire un gaz inodore, non irritant, indétectable naturellement et potentiellement mortel: le monoxyde de carbone», prévient cet organisme.