Jeu vidéoNe tergiversons pas, «Alan Wake 2» est un très grand jeu
Parvenu au terme de l’aventure, on reste abasourdi par le magnifique thriller d’épouvante du studio Remedy.
- par
- Jean-Charles Canet
Graphismes? Éblouissants. Son? Intense. Gameplay? Solide. L’écriture, la narration? Du jamais vu à ce niveau dans un jeu vidéo. Scénario? tourmenté et Inventif. Direction d’acteurs (réels en vidéo et numériques)? L’une des meilleures proposée dans le genre…
Arrivé au terme de «Alan Wake 2», notre opinion est faite après une première impression positive: le dernier-né du studio finlandais Remedy est non seulement notre jeu de l’année, il est aussi un sommet dans ce format très particulier qu’est le jeu vidéo.
Ce jeu est surtout une forme d’aboutissement, un peu comme si tous les autres titres conçus par Remedy, des deux premiers «Max Payne» à «Control» en passant par «Quantum Break» et le premier «Alan Wake» (2010) étaient des brouillons ambitieux et prometteurs. «Alan Wake 2» en serait la miraculeuse synthèse qui a tout appris des précédents titres.
Bright Falls ou New York
Dans «Alan Wake 2», il y a une enquête à Bright Falls d’une agente du FBI confrontée à une secte meurtrière au mobile obscur. Il y a aussi Alan Wake, un écrivain de best sellers d’épouvante, disparu il y a 13 ans, prisonnier de «l’antre noir», une dimension dans laquelle certains quartiers de New York sont hantés par des spectres. Les deux personnages principaux sont liés. Elle veut comprendre, il veut s’échapper. Les épreuves qu’ils traversent, chacune avec un gameplay spécifique, sont censées les réunir. Et puis il y a des séquences géniales, notamment un chapitre chanté et dansé qui ressemble à un éblouissant numéro de comédie musicale moderne.
On a été emporté par une forme de génie créatif constant que seules des contraintes liées aux mécaniques de jeu ont (parfois) ralenti. Car «Alan Wake 2» reste avant tout un jeu vidéo, il faut une certaine dextérité pour avancer, des réflexes aussi, et un solide bon sens pour la gestion de la pénurie. Il faut des piles pour notre lampe de poche et des munitions pour les armes, sans cela les adversaires se feront un plaisir de vous précipiter vers le «game over» punitif. Au point qu’on aurait presque souhaité quelques facilités dans les options: des cartouches et des piles infinies par exemple. Ce n’est pas le cas. Les non habitués au jeu vidéo, attiré par le concept mais à qui manque peut-être l’expérience, risque de souffrir un brin. Il faudra faire avec.
Rare et précieux
Mais une chose est sûre, jamais on n’avait vu une telle concentration de talents et de créativité. «Alan Wake 2» fait peur. «Alan Wake 2» intrigue. «Alan Wake 2» surprend. Et même parfois «Alan Wake 2» fait sourire. C’est un très grand jeu au même titre qu’on affirme que telle ou telle œuvre signée David Fincher ou David Lynch puisse être un très grand film.
Jugé sur ses seules mécaniques ludiques, «Alan Wake 2» passe déjà pour l’un des jeux les plus beaux sur cette génération de machine (PC, PS5 et Xbox Series). Mais il propose tellement plus, un vertige rare et précieux, dans laquelle la somme des parties se marie si bien qu’elles forment un titre supérieur. Ce type de phénomène est trop rare pour ne pas être souligné puis célébré.