Voile: Alinghi Red Bull Racing se pose d’entrée sur le podium

En Coupe de l’America, les confrontations entre les aspirants sont très rares. Pour la 37e édition du plus vieux trophée sportif du monde, seuls trois rendez-vous ont été fixés avant de passer aux choses sérieuses, en octobre 2024 à Barcelone. Après un premier galop d’essai à Villanova en Espagne il y a un mois et demi, les six équipes engagées se retrouvent en cette fin de semaine à Djeddah, en Arabie saoudite. Un rendez-vous très attendu qui doit permettre aux cinq Challengers et au Defender de marquer les esprits, ou pas.

Comme en Espagne, tout le monde s’aligne avec des bateaux d’entraînements identiques. Des AC40, monocoques volants aux performances exceptionnelles. Élu bateau de l’année 2023, l’AC40 peut voler à quatre fois la vitesse du vent. En ce jeudi d’ouverture, on a vu ainsi filer Luna Rossa Prada vers la victoire à plus de 30 nœuds alors que le vent établi sur le parcours n’était que de 7 nœuds. «C’est tout simplement exceptionnel, relevait Shirley Robertson, voix anglophone de la Cup et multiple championne olympique. Il faut se poser un instant et songer à ce que représentent ces chiffres».

Rester perché sur ses foils, c’était tout le challenge de ce jour 1 qui s’est tenu dans des conditions de vent marginales. La moindre erreur lors d’une manœuvre est sanctionnée d’un amerrissage lourd de conséquence. Dans ces conditions délicates, Alinghi Red Bull Racing a joué la carte de la régularité en commettant un minimum de fautes.

Après une entrée en matière timide (4e), Arnaud Psarofaghis et Cie ont enchaîné avec une superbe 2e place et ont terminé la journée par un nouveau podium (3e). Au général, le Team suisse est 3e derrière Emirates Team New Zealand et Luna Rossa Prada Pirelli, toujours en course pour une qualification pour la finale qui aura lieu samedi et qui se jouera sur une seule manche entre les deux premiers.

Avant cela, 5 manches sont encore au programme et tout reste possible dans le sillage du Defender qui a dominé les deux débats pendant deux courses avant de partir à la faute lors de la troisième manche. Malgré ce couac, Emirates Team New Zealand semble bien évoluer un cran au-dessus de la concurrence.

Pour Alinghi Red Bull Racing, le bilan de ce jour 1 est très positif. À son retour à terre, Bryan Mettraux expliquait combien il avait fallu se battre pour rester en vol: «C'était une journée compliquée car il fallait veiller à garder le bateau sur ses foils. Une fois posé, il est difficile de faire redécoller l’AC40. Avec plus de vent, on peut se concentrer sur la compétition en elle-même mais quand les conditions sont faibles comme aujourd'hui, toute notre attention est portée sur le maintien de la vitesse.»

Vendredi, le vent devrait souffler bien plus fort sur Djeddah. De quoi offrir un spectacle très différent avec davantage de phases de contacts rapprochés et de duels lors des passages de bouées. «La 2e journée sera différente avec d'autres conditions, souligne le skipper suisse Arnaud Psarofaghis. Je pense que nous devons l'appréhender comme un nouveau départ dans cette régate, en y allant et en naviguant comme d'habitude sans nous préoccuper du reste».