FreerideDerrière leurs jumelles, ils tentent d’apprivoiser le Bec
Les «rookies» suisses Maxime Chabloz et Sybille Blanjean vont découvrir samedi le Bec des Rosses pour leur première finale de l’Xtreme à Verbier. Nous les avons suivis lors du Face check.
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Leader du Freeride World Tour avant la finale lors de l’Xtreme de Verbier samedi, Maxime Chabloz a été attentif lors du Face check vendredi.
20min/Sébastien AnexLes athlètes du Freeride World Tour sont amassés sur les rochers en face de l’imposant Bec des Rosses, théâtre de la finale du circuit mondial samedi à Verbier. Jumelles en bandoulière, lunettes de soleil et effluves de raclette bagnarde, l’ambiance est assez tranquille aux Gentianes. Mais le calme envahit le spot lorsque tous les yeux sont rivés sur les deux loupes: le premier «forerunner», qui ouvre l’un des trois départs qui seront proposés aux finalistes samedi, dévale la face valaisanne.
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Les trois départs qui sont proposés aux athlètes pour l’Xtreme 2022.
FWT«Leur retour est hyper important, parce qu’ils nous disent précisément dans quels secteurs la neige est plus croûtée ou meilleure», explique Elisabeth Gerritzen. En général, ils ont aussi une bonne idée des rampes de départ et d’atterrissage des sauts. Donc ça va faire fluctuer aussi nos choix de lignes.»
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Elisabeth Gerritzen a déjà deux victoires à Verbier mais prend le Face check très au sérieux.
Photo: Sébastien AnexLa Vaudoise, qui a déjà remporté deux fois l’Xtreme, interrompt ses explications pour écouter le retour radio du second ouvreur, parti depuis un départ plus engagé. «Je crois qu’à droite, c’était plus croûté, mais le mot d’ordre est que la neige est changeante.» L’expérimentée skieuse de 26 ans a déjà un choix de ligne en tête: «créative, qui me plaît et à laquelle je peux faire confiance».
Avis aux «experts»
Assise au milieu d’autres athlètes du Freeride World Tour, la Valaisanne Sybille Blanjean (22 ans) est une «rookie» sur le circuit et va découvrir le Bec des Rosses en compétition. «Je me sens un peu nerveuse. La face me fait peur et d’autant plus dans ces conditions. Bon, il paraît que cette croûte est facile à casser, on ne risque pas de rester coincées, se marre-t-elle. C’est de la neige rapide, mais on devrait pouvoir gérer la vitesse.»
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La Valaisanne Sybille Blanjean ne cache pas une certaine appréhension avant son premier Xtreme de Verbier.
Photo: Sébastien Anex
La skieuse de Verbier a demandé de nombreux avis aux athlètes plus expérimentés par rapport à ses idées de ligne et aux passages qu’elle a en tête. «Je sais que je partirai du petit Bec, j’ai déjà ma ligne en tête mais c’est la fin qui me pose problème avec trop d’options», sourit celle qui pointe à la sixième place du général.
La Valaisanne a emprunté les jumelles du copain de sa soeur, qui ont un style «old school». «Il les utilise pour aller chasser», précise-t-elle en éclatant de rire. En contrebas, Maxime Chabloz a des petites jumelles et est assis seul sur son caillou. «Je voulais me faire une idée moi-même avant d’aller échanger avec d’autres athlètes, se justifie le Nidwaldo-Vaudois de 20 ans. J’aime bien discuter avec les snowboarders lors du Face check, parce qu’ils prennent des sauts plus petits que les skieurs et sont plutôt typés freestyle comme moi.»
Chabloz s’endormira avec sa ligne en tête
Vainqueur de deux étapes cet hiver alors qu’il découvre le Freeride World Tour, Maxime Chabloz a été ouvreur l’an dernier sur le Bec des Rosses et se retrouve avec le dossard jaune de leader du général un an plus tard. «Les conditions rajoutent un peu de stress avec encore plus de cailloux sur le Bec, observe la sensation de l’hiver. Mais mes objectifs sont de toute façon atteints cette année!»
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Maxime Chabloz peut décrocher le titre de champion du monde de freeride samedi à Verbier.
20min/Sébastien Anex
Le frère du skieur alpin Yannick Chabloz se réjouit de découvrir le Bec des Rosses devant sa famille. «L’an dernier, je n’avais pas fait de Face check en tant qu’ouvreur et j’y étais allé un peu à l’aveugle, sourit-il. Mais là je suis très attentif et j’irai prendre encore des informations d’athlètes plus expérimentés.»
Lors de cette reconnaissance de la face, personne ne dévoile vraiment son choix définitif. Certains se décident le matin de la compétition et d’autres changent même de voie dans le portillon de départ. «Je flashe sur un ou deux rochers et je trace ma ligne pour qu’elle m’emmène vers eux de la plus belle des manières, illustre Sybille Blanjean. Je cherche une ligne fun pour m’amuser!»
L’autre «rookie», Maxime Chabloz, a déjà deux ou trois lignes dans le viseur de ses jumelles. «Je n’aurai pas choisi celle de samedi en quittant la montagne aujourd’hui parce que j’aimerais encore voir des vidéos et des images des précédentes éditions, explique le leader du FWT. Mais c’est clair que je m’endormirai avec ma ligne en tête ce soir!» Celle qui lui permettra d’être sacré champion du monde samedi?
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