FootballLes Young Boys devront se méfier d’un «tracteur» suédois
Le Suédois Viktor Gyökeres, arrivé du Pays de Galles cet été, est le leader offensif du Sporting du Portugal et le dernier d’une longue lignée d’attaquants stars au sein de l’équipe lisboète qui défie YB (18h45).
- par
- Robin Carrel
Ricky van Wolfswinkel, Bas Dost, Mário Jardel, Simon Vukčević, Leandro Romagnoli, Emmanuel Amunike, Marius Niculae, Ivaylo Yordanov… De tout temps, le Sporting du Portugal a eu le nez fin pour dénicher des joueurs offensifs – un peu partout autour du globe et pas forcément dans les championnats les plus prestigieux – qui se sont mués en véritables machines à buts ou à passes décisives, dès qu’ils ont passé la porte des vestiaires du Stade José Alvalade XXI.
Ajoutez-y un centre de formation phénoménal (de Cristiano Ronaldo à João Moutinho, en passant par Bruno Fernandes, Nani, Ricardo Quaresma, Luis Figo et Paulo Futre pour ne citer qu’eux) et vous obtiendrez un sacré cocktail. Du genre de celui que les Young Boys vont devoir digérer sans perdre la tête.
Cette saison, la sensation s’appelle Viktor Gyökeres. Le Suédois de 25 ans, quelques fois appelé le «tracteur» par la presse locale, avait rejoint le sud de l’Angleterre (Brighton) directement depuis l’IF Brommapojkarna, un de ses deux clubs formateurs avec l’IFK Aspudden-Tellus, et rien n’a été simple pour lui au départ, de l’autre côté de la Manche. Celui qui pensait avoir sa chance en Premier League à moins de 20 ans a d’abord été prêté à St-Pauli, avant de se voir placé deux fois dans des clubs gallois, à Swansea en 2020, puis à Cardiff de janvier 2021 à l’été 2022.
Le record du Sporting
Il signera ensuite définitivement au «City» local (Swansea) pour un tout petit million, claquera la bagatelle de 22 buts et offrira 12 passes décisives, ce qui lui vaudra un transfert pour 21 millions d’euros au Portugal. Le record d’un club qui a pourtant vu passer de sacrées stars. Depuis, il n’en finit plus de confirmer et a déjà pas mal remboursé l’investissement consenti par ses nouveaux dirigeants.
En 29 rencontres toutes compétitions confondues, il a inscrit 16 pions en Liga, 3 buts en Europa League, 5 en Coupe du Portugal et 3 en Coupe de la Ligue. Ajoutez-y 11 passes décisives et vous comprendrez que le jeune homme affole déjà tous les recruteurs anglais. D’autant plus que son gabarit (1,87 m et 86 kg) semble taillé pour les joutes pluvieuses de la Premier League un mardi soir à Everton ou à Bournemouth.
Celui qui a fait ses débuts pro en 2015 avec son club de la banlieue de Stockholm a aussi marqué les esprits pour sa célébration inhabituelle. Quand Viktor Gyökeres marque, il croise les doigts de ses deux mains devant la bouche et on ne sait toujours pas vraiment pourquoi. Un jour, son coéquipier à Coventry Josh Eccles avait assuré que c’était un hommage à Hannibal Lecter, le meurtrier à tendance cannibale du Silence des Agneaux, «parce qu’il mange les gens comme Viktor démonte les défenses.»
Mais selon le Suédois en personne… personne ne sait la réelle signification de la chose. Il a promis de l’expliquer un jour prochain dans un journal suédois et a fini par être relancé sur le sujet en décembre dernier. «Je pensais qu’on me le demanderait plus tôt! Je suis au Sporting depuis quelques mois et aucun journaliste n’a pensé à me poser la question, a alors rigolé le buteur aux origines hongroises. Promis, je vous le dirai en fin de saison si on est champions.»
Le jour où le Sporting sera champion, si c’est cette saison, ça risque bien d’être son dernier match au Portugal déjà, puisque l’attaquant n’a pas été loin de retrouver l’Angleterre cet hiver. Si l’AC Milan, Séville ou encore Dortmund se sont penchés sur son cas, le prix paraît bien trop élevé pour une équipe de Serie A, de Liga ou de Bundesliga. Sa clause de départ a été fixée à quelque 100 millions d’euros. Et ça, seuls Arsenal, Chelsea voire Manchester United, déjà intéressés cet hiver, peuvent éventuellement les poser sur la table.