Crise en Ukraine – Après l’escalade de Poutine, Kiev appelle à punir Moscou

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Crise en UkraineAprès l’escalade de Poutine, Kiev appelle à punir Moscou

Mardi, l’Ukraine a demandé une réaction face la reconnaissance par le président russe, dans la nuit de lundi à mardi, de zones séparatistes à l’est de l’Ukraine.

Le drapeau ukrainien flotte au vent.

Le drapeau ukrainien flotte au vent.

Reuters

L’Ukraine a réclamé mardi, à l’Occident, des représailles sévères contre la Russie, dans l’attente de connaître l’ampleur de l’opération militaire ordonnée par Vladimir Poutine, après la reconnaissance de l’indépendance des séparatistes de l’Est ukrainien par Moscou.

Dans la nuit de lundi à mardi, Vladimir Poutine a donné pour instruction à son armée de se déployer dans les «républiques» séparatistes de Donetsk et Lougansk, quelques heures après avoir reconnu leur indépendance, au risque d’aggraver le conflit en Ukraine, qui a fait plus de 14’000 morts depuis 2014.

Aucun calendrier ni l’ampleur de ce déploiement n’ont été annoncés, mais la Russie dispose de plus de 150’000 hommes aux frontières ukrainiennes, une armada susceptible de mener une invasion. «Y aura-t-il des soldats russes ou pas? Je ne le sais pas», a dit à la télévision russe Edouard Bassourine, représentant de l’armée de Donetsk.

Décision russe condamnée

Des Etats-Unis à l’Union européenne en passant par l’OTAN, la décision russe a été condamnée. Moscou est aussi accusé de choisir la confrontation plutôt que le dialogue. Face à l’amputation de son territoire, qui s’ajoute à l’annexion russe de la Crimée en 2014, l’Ukraine a réclamé à ses alliés occidentaux, mardi, des «sanctions sévères» contre Moscou. «La diplomatie ukrainienne œuvre intensément dans des capitales étrangères pour que des sanctions sévères soient imposées», selon un communiqué du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

A Washington, Joe Biden a publié lundi, un décret interdisant tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions séparatistes, un paquet a minima. La Maison-Blanche a promis de «nouvelles sanctions» pour mardi.

De futures représailles?

L’UE va aussi décider mardi de représailles, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, appelant à «agir vite». Selon lui cependant, il ne s’agit pas à ce stade d’une «invasion de grande ampleur mais des troupes russes sont entrées en territoire ukrainien», dans le Donbass.

La Grande-Bretagne va annoncer mardi, «une première série» de sanctions économiques qui vont «frapper la Russie très fort», a dit son Premier ministre, Boris Johnson. Moscou a jusqu’à présent balayé les critiques et menaces de mesures punitives occidentales.

Le Parlement russe doit entériner mardi, la décision du chef du Kremlin de déployer une force qualifiée de «maintien de la paix» dans les régions de Donetsk et Lougansk, et ratifier deux accords d’entraide entre Moscou et les sécessionnistes, d’une durée de dix ans.

«Je suis vraiment sous le choc»

Une autre question sera de savoir quelles frontières la Russie reconnaît aux «républiques» séparatistes: la ligne de front actuelle ou les limites des régions administratives de Donetsk et Lougansk, définies par Kiev, bien plus vastes, que revendiquent les séparatistes? Ce flou nourrit la crainte d’une escalade militaire majeure.

D’ores et déjà, dans les rues de Kiev, la reconnaissance par Moscou des régions séparatistes suscite la peur d’un emballement. «Je suis vraiment sous le choc, car j’ai beaucoup de famille» dans l’Est de l’Ukraine, déclare à l’AFP Artem Ivaschenko, 22 ans et originaire de Donetsk. «Cela fait huit ans que je vis à Kiev» et «c’est la nouvelle la plus terrifiante en huit ans», ajoute-t-il.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence, dans la nuit de lundi à mardi, et représentants occidentaux et russe s’y sont affrontés.

Semblant d’accalmie

Lundi, Vladimir Poutine a vivement critiqué l’Occident et sommé l’Ukraine de cesser ses «opérations militaires» ou d’assumer la poursuite des «effusions de sang», des déclarations largement entendues comme une menace. Moscou a également assuré mardi être «prêt» aux négociations, alors que les chefs de la diplomatie russe et américaine avaient prévu, avant la reconnaissance de Vladimir Poutine, lundi, de se voir jeudi à Genève.

Sur la ligne de front ukrainienne, où les échanges de tirs avaient explosé ces derniers jours, la situation semblait plus calme dans la matinée. Kiev n’a relevé depuis minuit que trois violations du cessez-le-feu qui n’ont pas fait de victime. La veille, deux militaires ukrainiens ont été tués et 18 blessés, selon les autorités ukrainiennes.

(AFP)

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