Hockey sur glaceBagarre à l’échauffement? Les Chaux-de-Fonniers ont aimé
L’acte II de la finale des play-off de Swiss League entre Olten et le HCC a été marqué par une bagarre quasi générale avant même le coup d’envoi de la partie. Colin Fontana et Daniel Carbis reviennent sur cette rixe.
- par
- Chris Geiger Olten
La coutume est de dire qu’il ne faut pas arriver en retard à un match, sous peine de rater une action potentiellement décisive. Vendredi soir, au Kleinholz, il fallait même arriver une bonne vingtaine de minutes en avance. Car l’acte II de la finale des play-off de Swiss League entre Olten et La Chaux-de-Fonds (1-3) a clairement commencé avant même le coup d’envoi.
Alors que l’échauffement touchait gentiment à sa fin, les derniers joueurs de chaque équipe encore présents sur la glace ont commencé à «s’allumer» verbalement dans le rond central. De bonne guerre lors d’une série pour le titre. Jusqu’au moment où les choses ont pris une autre tournure, où les poings ont remplacé les mots. Le quatuor arbitral absent, Abeilles et Souris s’en sont donné à cœur joie et la bagarre, quasi générale, a duré de longues minutes. Attendu – et espéré – chaud, ce deuxième duel a finalement été bouillant dès l’avant-match!
Mais que s’est-il réellement passé pour que cela dégénère à ce point? «Nos adversaires sont venus face à nos gars et ont franchi la ligne médiane, explique le capitaine du HCC, Daniel Carbis. Ce n’est tout simplement pas acceptable. Durant ma carrière, j’ai déjà vu des provocations ou des coups de canne avant des matches, mais jamais quelque chose comme aujourd’hui (ndlr: vendredi) où trois adversaires ont sauté sur un seul de nos gars. C’était juste inacceptable.»
Le «gars» en question? Le colosse Colin Fontana (2,01 m pour 98 kg). Le défenseur prêté par les Ticino Rockets en a vu d’autres. «Ils sont venus face à moi, détaille-t-il. Je ne sais pas concrètement ce qu’ils m’ont dit. Je ne les écoutais pas vraiment. Puis l’un d’eux (ndlr: Cedric Hüsler) m’a mis son gant dans mon visage. Je devais réagir, me protéger et protéger l’équipe. Après ça, j’étais clairement prêt pour le match!»
Le Tessinois du HCC, rapidement soutenu par plusieurs coéquipiers, a fait passer un message en réagissant de la sorte. «Je pense que c’était une bonne chose pour l’équipe, reprend l’arrière de 26 ans. Ce n’est pas quelque chose à faire avant chaque match, mais je suis prêt à jouer physique, solide, rapide et simple pour l’équipe à chaque sortie.»
Cette attitude est celle prônée à l’intérieur du vestiaire. Elle a particulièrement plu au capitaine des Abeilles, qui était déjà rentré au vestiaire au moment où tout a dérapé. «C’était un bon message envoyé au reste du groupe, se félicite Daniel Carbis. Cela voulait dire qu’on ne va reculer devant rien, même si nos adversaires essaient de nous provoquer et de nous perturber. On s’en fiche. D’ailleurs, je serai sur la glace pour me battre la prochaine fois s’il y a besoin.»
Pour autant, c’est bel et bien avec la canne dans les mains et la rondelle au bout de leur palette que les Abeilles sont les meilleures et les plus redoutables. Pour l’attaquant de 34 ans, qui a débarqué aux Mélèzes en 2015, il est primordial que son équipe ne se disperse pas et ne perde pas trop d’énergie dans ces «combats» annexes.
«Je ne sais pas si le reste de la série sera désormais plus chaud, reprend le No 23 du HCC. De notre côté, on essaie simplement de rester calmes et concentrés. Tout le monde essaie de donner son maximum pour l’équipe. J’essaie de faire ma part du job, les autres gars aussi. C’est un travail d’équipe. Tout le monde l’a démontré lors de cet acte II. C’était une victoire d’équipe. Je ne peux parler pour nos adversaires. De notre côté, une chose est sûre: on sera prêts à faire face à tout.»
Le troisième duel de cette finale, qui tient pour l’heure toutes ses promesses, sent d’ores et déjà la poudre. Le public chaux-de-fonnier, attendu en masse dimanche après-midi (17h) aux Mélèzes est prévenu: l’échauffement est vraiment indispensable!