Pays-BasLa ministre des Finances claque, elle aussi, la porte du gouvernement
Victime de «menaces», Sigrid Kaag ne se présentera pas aux élections anticipées à la suite de la chute du gouvernement. Elle se retire de la politique.
- par
- Jessica Monteiro
Les dernières semaines de débats ont particulièrement été houleuses au sein du parlement néerlandais. Sigrid Kaag, la ministre démissionnaire des Finances, l’a vécu de très près. Sa famille et elle ont été victimes «de haine, d’intimidation et de menaces», causant son départ du gouvernement, a-t-elle annoncé jeudi.«Cela a imposé un lourd fardeau à ma famille. C’était parfois difficile pour moi, mais supportable», a-t-elle ajouté dans un communiqué. «Pour ma famille c’est différent (...) j’ai décidé de ne pas me présenter au poste de chef du parti», a-t-elle conclu.
«Attaques misogynes»
Sa formation centriste D66, un des partis de la coalition néerlandaise déchue, s’était vivement opposée au projet du Premier ministre Mark Rutte de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d’asile, qui a provoqué la chute de l’exécutif la semaine dernière.
Mme Kaag est selon les médias néerlandais sous haute protection. L’année dernière, un militant anti-vaccination a brandi une torche allumée devant son domicile. Les filles de l’ancienne diplomate âgée de 61 ans avaient en mai appelé leur mère à quitter la politique, craignant pour sa sécurité.
Ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au développement (2017-2021) et brièvement ministre des Affaires étrangères, elle a également été la cible d’attaques racistes liées à l’origine palestinienne de son mari. Des politiciens ont vivement condamné les attaques dont Mme Kaag a été victime, les qualifiant de misogynes.
D’autres ministres démissionnaires
Le dirigeant de droite libérale (VVD) a déclaré en début de semaine qu’il se retirerait après les législatives anticipées après presque 13 ans à la tête des Pays-Bas, un record de longévité. Son gouvernement s’est effondré vendredi après qu’il a proposé des mesures clivantes autour de l’accueil des demandeurs d’asile, tout en sachant que deux des quatre partis de son gouvernement de coalition les refuseraient.
Le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra a également déclaré lundi qu’il quittait la tête de la formation chrétienne-démocrate CDA. Selon les médias locaux, le D66 et le CDA pourraient être les grands perdants des prochaines élections.