JaponCoronavirus: un sac de riz à cajoler au lieu de bébé
En raison de la pandémie, certains ne pouvaient rendre visite aux nouveau-nés de la famille: on leur envoie ce drôle de substitut à la place.
- par
- Michel Pralong
L’idée n’est pas apparue à cause de la pandémie du coronavirus. Naruo Ono, le propriétaire de la rizerie Kome no Zoto Yoshimiya, à Kita-Kyushu, au Japon, y a pensé il y a 14 ans, lorsque son fils est né. Comme ses parents vivaient loin de là, ils ne pouvaient pas venir voir le bébé. Naruo Ono a alors imaginé leur envoyer un sac de riz ayant le même poids que son nouveau-né, orné de sa photo, «afin qu’ils puissent le tenir et ressentir un moment de douceur», selon ses propos rapportés par le «Guardian».
Un de ses clients a trouvé l’idée excellente et l’entreprise a alors décidé de proposer ce service. Le concept a même été élargi aux mariages. Les époux offrent à leurs parents respectifs des sacs de riz représentant les nouveaux mariés quand ils étaient bébés, afin de remercier leurs géniteurs de leur avoir donné la vie. Les deux concepts sont devenus très populaires au Japon.
Mais leur succès est encore plus grand depuis la pandémie. Nombreux sont les grands-parents qui, dans un pays où la vaccination a pris du retard, n’ont pas pu tenir dans leurs bras leurs petits-enfants. Pareil pour les cérémonies de mariage, souvent impossibles à organiser avec du public. Les sacs de riz à l’image de bébé ont donc servi de palliatif.
Pour les sacs de naissance, l’entreprise propose 51 modèles différents (sans compter la photo personnalisée) avec un prix de 4860 yens (40 fr. 50 suisses), quel que soit le poids, mais jusqu’à un maximum de 4,1 kg en raison de la structure du sac. Et puis, c’est pratique, car une fois qu’on se sera lassé de faire des risettes à ce faux bébé, on pourra toujours en faire un risotto.