Affaire RubialesJenni Hermoso: «Je ne me suis pas sentie respectée»
Le média espagnol Cuatro a diffusé l’intégralité de la déclaration de la joueuse devant la justice, lorsqu’elle a déposé une plainte contre Luis Rubiales, dans l’affaire du baiser forcé.
- par
- Ruben Steiger
L’affaire du baiser forcé de Luis Rubiales à l’encontre de Jenni Hermoso a agité le monde du football et l’Espagne, à la fin de l’été, et elle n’a pas fini de faire parler. Lundi, la chaîne de télévision espagnole Cuatro, dans son émission Codigo 10, a dévoilé en exclusivité la déposition de la joueuse auprès de la justice, à l’encontre de l’ex-président de la Fédération espagnole de football.
«Je salue la reine, j’embrasse sa fille et la personne suivante était Rubiales, décrit Jenni Hermoso. Je le serre dans mes bras et la première chose que je me dis quand je le serre dans mes bras, c’est «Dans quoi nous nous sommes embarqués», il me saute dessus et je reste ferme. […] La chose dont je me souviens, ce sont ses mains sur ma tête et son baiser sur la bouche.»
Lorsqu’on lui demande si le baiser était consenti, Jenni Hermoso n’a pas hésité une seule seconde. «Non. Je ne me suis pas sentie respectée, ni en tant que joueuse ni en tant que personne.» Dans sa déposition, l’attaquante explique toute sa surprise concernant ce geste. «Je ne m’y attendais pas. Comment pourrais-je m’attendre à cela sur cette scène, lors d’une finale de Coupe du monde? […] À ce moment, j’ai été choquée par cette célébration.»
Puis d’ajouter: «Oui, juste à cause de l’adrénaline, je l’ai serré dans mes bras, c’était une personne digne de confiance et personne ne s’attendrait à cela, aussi spontané soit-il. Là, je n’ai pas eu le temps de réagir. Ça a duré quelques secondes et, instantanément, je suis descendue de scène avec mes coéquipières. La première chose que j’ai dite à Alexia (Putellas) et Irène (Paredes), c’est: «Hé, Rubiales vient de m’embrasser sur la bouche.» Alexia m’a dit: «Qu'est-ce que tu dis?» Et j’ai dit: «Oui, oui. Très fort».»
La championne du monde fait également part de toutes les pressions subies par Luis Rubiales après le baiser. «[…] il a essayé de détourner un peu le sujet et nous a dit que nous avions un voyage payé à Ibiza si nous le souhaitions.» Jenni Hermoso avoue également avoir accusé le coup mentalement. «Je ne pense pas que je mérite d’avoir vécu tout ça. Ils ont terni mon image et j’avais l’impression que personne ne me protégeait.»
Pour rappel, Luis Rubiales avait démissionné de son poste de président de la Fédération espagnole de football le 10 septembre dernier, après avoir tenté de garder son poste pendant près d’un mois.