Commentaire: Mercedes, la grande classe

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Formule 1Commentaire: Mercedes, la grande classe

Le délai pour confirmer l’appel de l’écurie Mercedes arrivait à échéance ce soir à 19 heures. Il était temps de prendre une décision.

Luc Domenjoz
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Luc Domenjoz

Le délai pour confirmer l’appel de l’écurie Mercedes échouait ce jeudi soir à 19 heures. Il était temps de prendre une décision.

D’autant plus que ce jeudi soir, à Paris, au Louvre, se tient la cérémonie de remise des trophées de la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Le trophée du champion du monde de Formule 1 y sera remis à Max Verstappen, et un recours de Mercedes contre le résultat du Grand Prix d’Abu Dhabi aurait mis la Fédération dans l’embarras. Jamais, dans l’histoire de la F1, un titre n’a été contesté après la fin de la saison.

Mais finalement, il n’y aura aucune embrouille. Max Verstappen va recevoir le (magnifique) trophée du champion du monde 2021, et Lewis Hamilton sera décoré du titre de vice-champion.

Mercedes avait pourtant de solides arguments à faire valoir. Pour la beauté du spectacle, dimanche, le directeur de course, Michael Masi, s’est assis sur plusieurs paragraphes de l’article 48.12 du règlement sportif, offrant carrément le titre à Max Verstappen.

Mercedes et ses juristes étaient donc en mesure de contester le résultat de la course - et tenter de faire couronner leur pilote sur le tapis vert. Tout le monde était conscient de la situation. Chez Red Bull, on argumentait que « Max n’avait rien fait de faux », ce qui est exact mais hors-sujet.

A la FIA, c’était panique à bord. Il fallait à tout prix éviter le scandale et un procès retentissant qui aurait sérieusement entaché la réputation de la F1. La Fédération, mardi, a donc mis sur pied en catastrophe une commission chargée de juger ce qui s’est passé à Abu Dhabi, et de proposer des pistes pour mieux contrôler, à l’avenir, les décisions du directeur de course. La FIA espérait ainsi calmer Mercedes en montrant qu’elle prenait les choses en main.

De son côté, Lewis Hamilton déclarait qu’il préférait gagner le prochain titre sur la piste. Et si Toto Wolff, son patron, voulait absolument faire triompher la justice, le directeur général de Daimler AG, Ola Källenius, n’avait pas trop envie que sa marque et ses représentants passent pour les mauvais perdants, quelle que soit la justesse des arguments invoqués.

Finalement, à 11 heures ce jeudi matin, Mercedes a mis fin au suspense et décidé de ne pas confirmer son appel du résultat de dimanche. La marque explique qu’elle est satisfaite de la mise en place d’une commission de la FIA chargée de réguler le rôle du directeur de course.

Mercedes renonce au procès, et renonce ainsi à ses chances de remporter le titre mondial 2021. C’est une décision qui lui coûte, une décision courageuse et sans doute plus raisonnable.

Mais renoncer à se défendre après 22 Grands Prix de bagarre intense, voilà qui demande probablement plus de courage encore que se battre sur la piste. Chapeau bas à une écurie qui fait décidément preuve de grande classe.

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