FranceUn pilote de ligne ivre était prêt à décoller avec 267 passagers
À Paris, un pilote américain a été contrôlé peu avant d’embarquer. Il a été condamné en comparution immédiate.
- par
- Renaud Michiels
L’impensable s’est produit dimanche à Paris. Un pilote s’apprêtait à décoller pour les États-Unis avec plus de 250 passagers alors qu’il était ivre. Il a heureusement été contrôlé avant de monter à bord. Puis il vient d’être condamné en comparution immédiate.
Les faits qui ont eu lieu dimanche vers 16 heures à l’aéroport de Roissy concernent un Américain de 63 ans, commandant de bord de la compagnie United Airlines, relate «Le Parisien». Il s’apprêtait à embarquer et prendre les commandes d’un Boeing 777 à destination de Dallas, au Texas, lorsque son comportement a interpellé des membres de la gendarmerie des transports aériens de l’aéroport.
Il présentait «des signes d’ivresse manifeste. Il titubait légèrement, il avait les yeux vitreux et la bouche pâteuse», souligneront les gendarmes. Ils ont décidé de le tester et l’éthylomètre a indiqué un taux d’alcool de 0,66 mg par litre d’air expiré, soit 1,32 g d’alcool par litre de sang. Il est précisé que la réglementation européenne interdit tout taux au-dessus de 0,2 g.
Deux verres la veille, jure-t-il
Arrêté, le pilote a été placé en garde à vue. Il a passé deux jours en cellule puis a été jugé mardi en fin de journée en comparution immédiate au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), en région parisienne.
Face à la justice, le commandant de bord a assuré qu’il n’avait bu que deux verres de vin le samedi soir, la veille du contrôle.
Son avocate a de son côté mis en cause la fiabilité de l’éthylomètre, affirmant qu’il n’a pas fonctionné lors du contrôle et que son verdict est faux.
Ce pilote américain a des états de service irréprochables. Après avoir servi dans l’US Navy, il a été engagé comme commandant de bord par United Airlines. Il a 28 ans de carrière. Le sexagénaire a également souligné qu’il est régulièrement testé et n’a jamais eu un contrôle positif pour l’alcool.
«Il aurait pu y avoir un crash!»
La justice, cependant, n’a pas cru sa version et s’est montrée convaincue que le pilote a bu bien plus que deux verres la veille.
«Vous avez failli à votre devoir d’exemplarité. Vous avez fait courir un risque à 267 passagers», a fustigé la procureure, qui a requis dix mois de prison avec sursis, 4500 euros d’amende et une suspension aéronautique d’un an.
La présidente du tribunal a aussi fustigé le comportement du pilote: «Il aurait pu y avoir un crash de l’avion!» a-t-elle lancé.
Le sexagénaire a finalement écopé de six mois de prison avec sursis, 4500 euros d’amende et une interdiction de piloter d’un an. Il va peut-être également être sanctionné par les autorités fédérales de son pays.
Procureur de Bobigny, Eric Mathais a fait savoir que c’était du jamais-vu. Jamais un pilote de ligne n’avait été condamné pour alcoolémie au tribunal judiciaire de Bobigny.