Commentaire – Ukraine: le Conseil fédéral mieux soutenu que sur le Covid-19

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CommentaireUkraine: le Conseil fédéral mieux soutenu que sur le Covid-19

Trois Suisses sur quatre approuvent la voie choisie par le Gouvernement dans la crise ukrainienne. La contestation est à nouveau du côté de l’UDC, mais bien moins virulente.

Eric Felley
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Eric Felley
Ignazio Cassis en président de la Confédération devant le Conseil national à la session de printemps pour parler de la guerre en Ukraine.

Ignazio Cassis en président de la Confédération devant le Conseil national à la session de printemps pour parler de la guerre en Ukraine.

Service du Parlement/Béatrice Devènes.

D’une crise à l’autre, le Conseil fédéral augmente son crédit… Lors de la pandémie, les deux votations sur la loi Covid-19 ont montré que la population helvétique était divisée dans une proportion de 60% en faveur de sa politique et 40% contre. Dans la crise ukrainienne, les sondages Tamedia/20 minutes montrent que le rapport est plutôt de 75% de personnes favorables, contre 25% de moins favorables. On trouve par exemple cette proportion dans le soutien affiché aux sanctions européennes contre les intérêts russes.

Une nouvelle fois les contestataires se comptent parmi les sympathisants de l’UDC autour de la question de la neutralité. Après un temps d’hésitation, la Suisse a tourné le dos à Vladimir Poutine, mais aussi à ses relations privilégiées avec l’économie russe. Pour la Russie, la Suisse n’est plus impartiale, mais «hostile». D’un point de vue libéral, les états d’âme sont mauvais pour les affaires. Mais cette fois, la Suisse ne pouvait plus défendre son légendaire pragmatisme, quand des millions d’Ukrainiens se faisaient bombarder. Le Conseil fédéral l’a compris.

À l’UDC, cet attachement indéfectible à la neutralité ne signifie pas qu’on appuie Vladimir Poutine dans la conquête sauvage de son voisin. Certes, le personnage a été durant des années le phénix d’une certaine droite pour son autoritarisme, son nationalisme, son mysticisme patriotique ou sa virilité. Aujourd’hui qu’il met l’Ukraine à feu et à sang, en jetant sur les routes des millions de réfugiés, l’autocrate du Kremlin perd chaque jour de son aura.

Le principal problème pour la Suisse et le Conseil fédéral est dorénavant de gérer des milliers de réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants. Si la guerre ne s’arrête pas rapidement, c’est une vague qui va grossir durant les prochains mois. Espérons qu’à l’automne, elle ne croise pas une autre vague, celle d’un certain Covid-19. Sinon, le Conseil fédéral devra gérer deux crises à la fois.

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