Rachat de Credit Suisse: les employés de banque exigent un bon plan social

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Rachat de Credit SuisseLes employés de banque exigent un bon plan social

L’Association suisse des employés de banque, épaulée par l’USS, exige le gel des licenciements jusqu’à fin 2023 et la mise sur pied rapide d’une task force pour aider les employés à se reconvertir et trouver un emploi.

Christine Talos
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Christine Talos
Une annonce publicitaire qui tombe plutôt mal pour les clients comme pour les employés: «Nous sommes là pour vous», publiait lundi Credit Suisse dans la NZZ.

Une annonce publicitaire qui tombe plutôt mal pour les clients comme pour les employés: «Nous sommes là pour vous», publiait lundi Credit Suisse dans la NZZ.

20 minutes/Michel Scherrer

«Ce n’est pas aux travailleurs de payer pour les fautes des managers de la banque et des autorités». Telle est la position de l’Union syndicale suisse (USS) et de l’Association suisse des employés de banque (ASEB) qui ont tenu mardi une conférence de presse commune après le rachat éclair de Credit Suisse par UBS.

«Les deux banques ont le devoir d’éviter des coupes brutales dans les postes de travail. L’enjeu est colossal pour les 17’000 employés de CS en Suisse», ont rappelé les deux syndicats. «Directement ou indirectement, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont potentiellement menacés», ont-ils ajouté dans un communiqué commun alors qu’une pluie d’actions en justice se profile.

L’USS a fustigé «les responsables à la Confédération et à la Banque nationale», d’avoir «jeté de la poudre aux yeux de la population en prétendant avoir réduit les problèmes des banques d’importance systémique». Et de rappeler que «les perdants sont la population et les employés de CS qui, jour après jour, accomplissent consciencieusement leur travail pour que le pays fonctionne».

Task force et plan social exigés

Concrètement, l’ASEB a réitéré sa demande de mise sur pied d’une task force d’ici fin mars pour prendre rapidement des mesures fortes contre des coupes massives qui auront inévitablement lieu dans le secteur bancaire. «C’est par le droit d’urgence que le Conseil fédéral a rendu possible le rachat du CS. Ce droit d’urgence doit aussi s’appliquer au personnel, et pas seulement pour la bourse et les banques», a indiqué Natalia Ferrara, directrice du syndicat.

L’ASEB exige donc que les banques limitent au maximum les suppressions d’emploi et gèlent les licenciements jusqu’à fin 2023. Tous les collaborateurs concernés doivent en outre bénéficier d’un soutien aussi efficace que possible pour trouver un nouvel emploi le plus rapidement possible. «Il faut qu’UBS fasse un effort pour les aider, par exemple en leur proposant des reconversions généreuses et des conseils de carrière pour renforcer leur employabilité», a demandé Natalia Ferrara.

Elle réclame aussi un plan social qui protégerait particulièrement les plus de 55 ans ainsi que ceux pour qui la recherche d’emploi est particulièrement difficile. L’ASEB veut en outre privilégier, dans la mesure du possible, les retraites anticipées compensées financièrement.

Voici ce que l’on gagne dans le secteur bancaire

Dans la branche, le salaire brut médian pour un poste à 100% s'élevait à 10'317 francs par mois en 2020. Ce qui veut dire que la moitié des employés gagne plus et l'autre moins. A titre de comparaison, le salaire brut médian dans l'ensemble de l'économie privée suisse était de 6361 francs la même année. 

Les employés sans fonction dirigeante gagnaient en outre environ 7142 francs bruts par mois dans les banques, les cadres supérieurs 15’571 francs. A noter aussi qu’en 2020, le secteur bancaire a généré 3,8% du PIB de la Suisse.

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