Attentats de janvier 2015: Ali Riza P. condamné en appel à la perpétuité pour complicité

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Attentats de janvier 2015Ali Riza P. condamné en appel à la perpétuité pour complicité

Jeudi, la justice française a condamné un homme pour sa participation aux attentats survenus en janvier 2015 à Paris.

Catherine Bex Bourqui
par
Catherine Bex Bourqui
Ali Riza Polat (à droite) a écopé de la prison à perpétuité.

Ali Riza Polat (à droite) a écopé de la prison à perpétuité.

AFP

Ali Riza P. a été condamné jeudi soir en appel à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité des 17 assassinats perpétrés par les frères Saïd et Chérif K. et Amedy C. en janvier 2015 à la rédaction de «Charlie Hebdo», à Montrouge, et à l’Hyper Cacher. En première instance, en décembre 2020, ce délinquant qui a toujours nié être un «terroriste» avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

La Cour d’assises spéciale de Paris statuant en appel a alourdi cette peine, suivant les réquisitions du Parquet général qui lui demandait de «protéger» la société d’un homme à la «dangerosité extrême» et d’«adresser un message clair» à ceux qui seraient «tentés d’aider un terroriste». Les magistrats professionnels ont assorti cette peine d’une période de sûreté de 20 ans.

Lourd silence

Après six semaines de débats et plus de neuf heures de délibéré, Ali Riza P., un Franco-Turc de 37 ans, large carrure dans un sweat-shirt blanc, s’est levé après l’énoncé du verdict et a fait mine de quitter le box, avant de se rasseoir.

Dans la salle d’audience, la poignée de parties civiles présentes ont accueilli le verdict dans un lourd silence et une once de stupéfaction. En prenant la parole une dernière fois, jeudi, avant que la cour ne se retire pour délibérer, Ali Riza P. s’était redit innocent des accusations portées contre lui. «Je ne me suis jamais réveillé un matin pour détruire la vie de ces gens-là.»

«Aide déterminante»

Se présentant volontiers comme un voyou qui «aime l’argent», ce proche du tueur de l’Hyper Cacher Amedy C. a juste reconnu avoir récupéré un sac d’armes «pourries» à l’été 2014, en assurant qu’elles étaient destinées à un «braquage». «Si j’avais fourni les armes, j’aurais assumé», a-t-il affirmé.

Pour l’accusation, ce «bras droit» et «complice idéal» d’Amedy C., avec lequel il a grandi à Grigny (Essonne), était «au cœur des préparatifs de ces tueries monstrueuses». Il a «apporté une aide déterminante aux terroristes» qui avaient agi de manière concertée les 7, 8 et 9 janvier 2015, et «en parfaite connaissance de cause» de leurs projets, avait asséné l’avocate générale Manon Brignol.

Ali Riza P. était particulièrement «au cœur des tractations» dans la recherche des armes, selon le Ministère public. «La nature de ces armes ne peut que signer une volonté évidente d’action violente», a souligné le président Jean-Christophe Hullin, en rendant le délibéré. La cour a par ailleurs condamné à treize ans de prison – dont deux tiers de sûreté – un autre proche d’Amedy C., Amar R., également rejugé pour avoir fourni des armes au futur tueur de l’Hyper Cacher.

«Rien à voir»

Le Parquet général avait demandé la confirmation de la peine maximale de 20 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste criminelle prononcée en première instance. Le visage très marqué, Amar R., 41 ans, a semblé accuser le coup.

Il a martelé lors des débats qu’il n’avait «rien à voir» avec les armes ou avec les attentats, et demandé l’acquittement. «J’aimerais juste pouvoir être entendu. Ça fait huit ans que je répète la même chose. C’est la vérité», a-t-il dit à la cour dans la matinée.

La défense avait appelé mercredi la cour à «la rigueur», estimant que les «hypothèses» présentées par l’accusation sur la récupération des armes via deux filières utilisées par Amedy C., l’une lilloise, l’autre belge, ne pouvaient constituer des «preuves» de culpabilité.

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